La victoire sans fioritures face à la Belgique (2-0), lundi en Ligue des nations, a permis à l’équipe de France et à Didier Deschamps d’éloigner pour un temps les gros nuages au-dessus de leurs têtes, en retrouvant opportunément les ingrédients qui ont forgé les succès passés du sélectionneur.

Les sifflets nourris du Groupama Stadium à l’annonce de son nom, lundi à Lyon, n’auguraient pas d’une soirée paisible pour le patron des Bleus, trois jours après une gifle monumentale administrée par l’Italie (3-1) au Parc des Princes. Mais le pire a été évité et Deschamps, sous pression après un Euro-2024 décevant malgré une place en demi-finale et une rentrée catastrophique, peut mieux respirer.

Certes, l’incendie n’est pas totalement maîtrisé et il faudra d’autres sorties probantes pour acter la guérison et reconquérir le coeur des supporteurs. Signe d’un désamour difficilement contestable, outre la bronca contre Deschamps, l’enceinte lyonnaise était d’ailleurs loin d’avoir fait le plein avec un peu plus de 45.000 spectateurs présents dans un stade qui peut en contenir 60.000.

Mais avant leurs deux prochains déplacements, les 10 et 14 octobre pour affronter Israël (à Budapest) et de nouveau les Belges (à Bruxelles), les vice-champions du monde se sont offerts un répit bienvenu.

Confronté à une situation d’urgence, Deschamps a ressorti les vieilles recettes. Après avoir beaucoup tâtonné tactiquement durant le Championnat d’Europe au risque de désarçonner ses propres troupes, le sélectionneur a renoué avec une formule simple: une grosse défense, un milieu resserré et travailleur et des flèches devant.

Retour aux fondamentaux

En grande difficulté contre les Italiens, la défense a été cette fois impériale avec la titularisation de Dayot Upamecano dans l’axe et celle de Jules Koundé à droite. L’Euro l’avait acté et le match de lundi l’a confirmé: la charnière centrale Upamecano-Saliba constitue le socle de base de l’arrière-garde française alors que Koundé prend de plus en plus d’envergure à un poste d’arrière droit qui n’était pas forcément le sien à ses débuts.

" Je pense qu’il y a des choses qu’on a corrigées même s’il y a encore des choses qu’on doit revoir. Il fallait juste faire une autocritique, remettre des choses en marche, notamment dans l’intensité. Il y a toujours une marge de progression, mais c’est un peu plus conforme à nos standards, c’est sûr, que ça soit dans le jeu et aussi avec ce résultat positif ", a jugé le joueur du FC Barcelone, qui a totalement muselé l’ailier des Diables Rouges Jérémy Doku.

Ce retour aux fondamentaux de l’ère Deschamps, avec un Ngolo Kanté retrouvé et la bonne surprise Manu Koné (23 ans) pour sécuriser le milieu de terrain, a tout changé. Même si le sélectionneur ne souhaite pas dévier de sa ligne, faisant de cette Ligue des nations une sorte de laboratoire pour voir un maximum de joueurs en situation et " oxygéner " son groupe avant de se lancer l’année prochaine dans les qualifications du Mondial-2026.

" Je ne mets pas toujours l’équipe dans les meilleures conditions en faisant des changements et si ça s’était mal passé, ça aurait été encore ma fête. Mais il y a eu des réponses ", a-t-il noté.

En attendant de récupérer les tauliers absents de ce rassemblement comme Aurélien Tchouaméni (blessé) et Adrien Rabiot (sans club) et de pouvoir compter sur un Kylian Mbappé en pleine possession de ses moyens physique et moral, Deschamps peut être satisfait de voir que personne ne l’a lâché, à l’image de Randal Kolo Muani, encore buteur et désormais impliqué sur trois des cinq dernières réalisations françaises.

L’attaquant du PSG a été très critiqué depuis la Coupe du monde 2022 mais il s’est toujours accroché. Exactement comme son sélectionneur.

Avec AFP