A peine arrivé, sitôt reparti? Antonio Conte a mené Tottenham aux portes d’une qualification pour la Ligue des champions avant d’affronter Liverpool samedi (21h45), mais l’entraîneur italien, guidé par sa seule ambition, pourrait bien filer à l’anglaise si le Paris SG mise sur lui cet été.

Loin derrière Manchester City et Liverpool, engagés dans un duel haletant pour le titre, la course entre Arsenal et Tottenham pour la 4e place et son sésame pour la C1 est tout aussi indécise.

L’avantage va actuellement aux Gunners, qui ont deux longueurs d’avance à quatre rencontres de la fin. Le déplacement à Anfield n’augure rien de bon pour les Spurs, mais les Reds feraient bien de se méfier de leurs hôtes qui étaient allés battre City chez à Manchester, fin février (3-2).

Seulement 8e début novembre, restant sur cinq défaites lors des sept rencontres précédentes, les Spurs avaient réussi à attirer Conte au nez et à la barbe de Manchester United, pas encore résolu à l’époque à limoger Ole Gunnar Solskjaer.

L’Italien, parti de l’Inter Milan, l’été dernier, sur un premier titre de champion d’Italie depuis onze ans, a transfiguré l’équipe en six mois et revitalisé l’effectif, à commencer par Harry Kane qui a semblé traîner son transfert estival raté à Manchester City comme un boulet jusqu’à mi-décembre.

Signaux contradictoires

Cette trajectoire a été un peu irrégulière, les Spurs ayant connu toute une période où ils alternaient presque mécaniquement victoire et défaite. Fin février, après un revers (1-0) chez l’avant-dernier, Burnley, Conte avait même pris des accents dramatiques pour évoquer son avenir.

" Je suis venu pour améliorer la situation à Tottenham, mais peut-être qu’en ce moment, je ne sais pas, je ne suis pas si bon que ça pour y arriver ", avait-il lâché, semblant même mettre son avenir en balance.

Il n’en fallait pas plus pour qu’on imagine cet adepte des courts séjours – il n’y a qu’à la Juventus qu’il est resté trois ans en poste – écourter son passage à Londres. La presse a évoqué un intérêt et même des contacts avec le Paris SG, où Mauricio Pochettino, l’un de ses prédécesseurs à Tottenham, n’est pas en odeur de sainteté.

Interrogé sur le sujet, Conte s’est fait un malin plaisir d’envoyer des signaux contradictoires. " Je n’aime pas quand les gens essayent d’inventer des informations, juste pour parler, pour créer des problèmes (…). Les gens impliqués ne doivent pas créer des fake news et raconter plein de mensonges ", a-t-il asséné récemment en conférence de presse.

Il ne s’est pas, pour autant, projeté au-delà de cet été avec les Spurs.

" Je veux me battre pour bien plus "

" A la fin de la saison, on parlera avec le club avec plaisir, de façon positive, pour trouver la meilleure solution pour tout le monde ", a-t-il expliqué.

" Honnêtement, je veux me battre pour bien plus, vous comprenez? Je le mérite, de me battre pour gagner des trophées, de me battre pour quelque chose d’important, pas seulement pour finir sixième, septième ou huitième, ou, si on fait une saison fantastique, pour la quatrième place ", a-t-il ajouté.

Les Spurs et leur président Daniel Levy ont-ils les moyens d’aller concurrencer dès la saison prochaine Manchester City ou Liverpool, qui semblent évoluer dans une autre sphère? Rien n’est moins sûr.

S’il espère vraiment débaucher Conte, le PSG ne devra en tout cas attendre aucun cadeau de Tottenham qui n’a pas fléchi dans le bras de fer avec City pour Kane, malgré 150 millions d’euros en jeu.

La compatibilité d’un entraîneur aussi exigeant que Conte avec un effectif peu connu pour se faire violence, comme celui du PSG, est très loin d’être garantie.

Même Thomas Tuchel, qui passe pourtant pour un entraîneur très exigeant, n’a jamais semblé tirer ce qu’il souhaitait du PSG. Imagine-t-on Lionel Messi ou Neymar encaisser ses doubles séances d’entraînement quotidiennes, son pressing agressif et ses courses incessantes?

Conte, lui, semble se croire à la hauteur et l’avenir dira si Paris peut être une destination à sa mesure.

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