L’Iran a récemment proposé d’offrir du carburant au Liban pour alimenter les centrales électriques et augmenter les heures d’approvisionnement en courant. Le Liban soutient que c’est un don. L’Iran assure que ce n’est pas gratuit. Le mystère demeure entier.

Alors que l’axe de la moumanaa appelle l’État libanais à accepter un don de fuel iranien qui serait prêt à être envoyé prochainement, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a affirmé lundi que l’envoi de carburant gratuit au Liban pour faire fonctionner les centrales électriques n’est pas envisagé. Le bureau de presse du Premier ministre sortant, Najib Mikati avait pourtant annoncé l’acceptation du don et avait déclaré avoir demandé au ministère de l’Énergie sortant, Walid Fayad d’effectuer le suivi pour s’assurer des spécifications techniques du carburant. L’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, avait récemment fait état de la volonté de son pays d’offrir du carburant au Liban pour alimenter les centrales électriques et assurer un peu plus de courant à la population.

Or, les États-Unis ont imposé de lourdes sanctions au secteur énergétique iranien. Ce qui implique que tout État effectuant une transaction avec ce pays pourrait se voir infliger des sanctions secondaires. Le ministre Fayad avait assuré à Ici Beyrouth que " comme il s’agit d’un don, le Liban ne sera pas exposé aux sanctions américaines ".

Toutefois, selon la partie iranienne, il ne s’agit pas d’un don. Cependant, le ministre Walid Fayad a réaffirmé à Ici Beyrouth, mardi, qu’il s’agit d’un don. “C’est un don”, insiste-t-il. Et quid des affirmations iraniennes, “Voyons voir”, répond-il. Des sources proches du dossier affirment que le Liban œuvre pour qu’il s’agisse d’un don et non d’un achat afin d’éviter les sanctions.

Le mystère demeure donc entier. Ce qui est néanmoins certain, c’est que le dossier avance puisque le Liban et l’Iran discutent des conditions d’acheminement du carburant et d’autres questions techniques, par le biais d’une délégation composée entre autres de la directrice générale des installations pétrolières, Aurore Feghali et du directeur de la production d’Électricité du Liban, Bechara Attieh, en visite en Iran.

De même, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian a assuré lundi soir à son homologue libanais Abdallah Bou Habib que l’Iran allait fournir du carburant au Liban, lors d’une réunion en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Le ministre de la République islamique a réitéré l’intention de l’Iran de fournir au Liban du carburant et toute autre aide afin de l’aider à surmonter ses problèmes ", a rapporté le diplomate libanais sur Tweeter.

Des navires prêts dans une à deux semaines

L’ambassade d’Iran à Beyrouth a annoncé pour sa part lundi que " les navires iraniens transportant le carburant seront prêts d’ici à une semaine ou deux à prendre la mer vers le Liban et à accoster au port choisi par la partie libanaise ".

L’ambassade a souligné que la délégation libanaise qui se trouve actuellement à Téhéran est en pourparlers avec les ministères iraniens de l’Énergie et du Pétrole. Trois sujets sont soulevés : l’assistance au Liban dans le domaine du carburant, la réparation des réseaux électriques et la construction de centrales électriques.

Selon la chaîne de télévision al-Manar, l’accord avec Téhéran envisage l’envoi au Liban de 600.000 tonnes de fuel sur une période s’étalant sur cinq mois.

Rappelons que l’été dernier, l’Iran avait envoyé du carburant au Liban à travers le Hezbollah en passant par le port de Tartous en Syrie. Les États-Unis n’avaient alors pris aucune mesure contre le pays.

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