Dans le dossier des banques, Ghada Aoun, a transgressé toutes les limites que lui imposent les règles de droit. Cette affaire pour le moins scandaleuse mérite qu’on s’y arrête. Voilà que le nom de la sénatrice française Nathalie Goulet, refait surface, elle dont les rapports étroits avec la magistrate libanaise depuis 2022 font l’objet de polémiques à tiroirs.

Lorsqu’on veut s’ériger en donneur de leçons sur la séparation entre les pouvoirs judiciaire et politique, la moindre des choses serait de balayer devant sa porte.  Quelques heures après la publication du mémorandum qui vise à freiner les abus commis par Ghada Aoun à l’encontre des banques, adressé au ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, par le chef du gouvernement démissionnaire, Najib Mikati, la sénatrice française, Nathalie Goulet, répond, dans un tweet, aux appels à l’aide lancés par son " amie " sur son compte Twitter.

Il semble que Mme Goulet ne soit pas consciente de l’importance du poste qu’elle occupe, ni du pouvoir auquel il renvoie. Lorsque le Premier ministre libanais Najib Mikati décide de faire obstacle à la campagne menée par Ghada Aoun qui nuit à " un pilier de l’économie libanaise qu’il est du devoir de tous de préserver ", en agissant sur la base des articles 125, 399 et 751 du Code de procédure pénale, il est accusé de non-respect du principe de séparation des pouvoirs. Comment interpréter dès lors l’ingérence flagrante de figures politiques françaises dans des dossiers judiciaires libanais ? A ce stade il est important de rappeler l’historique de la relation entre la procureure générale du Mont-Liban Ghada Aoun et la sénatrice française, Nathalie Goulet.

C’est en avril 2022, que ces " liaisons dangereuses " ont publiquement commencé. En visite en France, invitée par la sénatrice Goulet, Ghada Aoun accuse publiquement de corruption certains de ses collègues magistrats libanais. Corruption, corruption avez-vous dit ? Le lendemain, réunion sous les ors de la République au Sénat.

Petit retour en arrière, le chef d’orchestre de cette " docte " assemblée n’est autre que Omar Harfouch, ancien candidat de téléréalité, playboy sulfureux que l’on dit proche du pouvoir russe, homme d’affaires, prétendant (sévèrement battu) aux élections législatives libanaises qui se tiendront un mois plus tard. C’est grâce à cet homme qui rêve d’être Premier ministre que la complicité entre Ghada Aoun et Natahlie Goulet est née.

Qui sont ces " chevaliers de la table ronde " ?

La sénatrice française, Nathalie Goulet, un homme d’affaires Libanais, Omar Harfouch, qui a financé toute l’opération, la procureure générale du Mont-Liban Ghada Aoun et, cerise sur le gâteau, Maitre William Bourdon, patron de l’ONG Sherpa (dont l’un des principaux donateurs est le même Omar Harfouch ) à l’origine de la plainte déposée en France contre le Gouverneur de la Banque Centrale du Liban, Riad Salamé. Un dossier vide. A ce jour, Mr Salamé n’est toujours pas inquiété par la justice française.

Définitivement, le ridicule ne tue pas :

  • Pris en charge par M. Harfouch, le voyage de Mme Aoun indigne les milieux judiciaires libanais.
  • Elle s’affiche publiquement aux côtés de William Bourdon, dont elle instruit, au Liban, le dossier contre Riad Salamé qu’elle reprend à son compte. Durant ce pseudo-colloque, la procureure a fait assaut de convivialité envers un plaignant. Quoi de moins normal ?
  • Ghada Aoun n’a pas reçu l’autorisation du ministre de la Justice pour ce déplacement.
  • Le statut de procureure lui interdit de participer à une causerie publique sur un sujet qui a en définitive une dimension politique.

Belle leçon de séparation des pouvoirs et de lutte contre la corruption

Depuis ce 4 avril 2022, la relation entre Ghada Aoun et la sénatrice française s’est consolidée. Deux mois plus tard, Nathalie Goulet adresse une lettre  à la Première ministre française, Elisabeth Borne, dans laquelle elle dénonce le harcèlement dont la magistrate libanaise serait victime.

Ghada Aoun s’empresse de reprendre le document en écrivant, encore une fois, sur son compte Twitter : " J’adresse la lettre de Mme la sénatrice Goulet à l’intention de la communauté internationale pour qu’elle agisse en faveur d’un peuple opprimé… "

Quant à la relation entre Omar Harfouch et la sénatrice Nathalie Goulet, elle s’est raffermie durant la campagne pour les législatives libanaises par des visites de soutien à l’invitation de l’homme d’affaires dans la circonscription où il se présentait au nord du Liban, à Tripoli.

Dans cette affaire tout le monde est pris en flagrant délit de mensonge. Décemment, Ghada Aoun ne peut appeler à la séparation des pouvoirs, elle qui multiplie les collusions, un jour avec des parlementaires français, qu’elle appelle à la rescousse, un autre, avec le parti, de Gebran Bassil (sous sanctions du Trésor américain pour corruption), le gendre de l’ancien président de la République libanaise Michel Aoun. Dans la réalité, ce " peuple opprimé ", doit son malheur au mandat de Michel Aoun qui porte la responsabilité de l’effondrement total du pays. Six ans de mensonges, de corruption généralisée et de non gestion. Un désastre transformé en victoire…

La " honte " dont parle Ghada Aoun n’est certainement pas du côté qu’elle désigne.