La bande de Gaza a une nouvelle fois été la cible de bombardements intenses par l’armée israélienne, dans la journée de samedi 9 décembre. Cette dernière a annoncé accentuer davantage la pression sur l’enclave, au lendemain du veto américain au conseil de sécurité de l’ONU.
De même source, plus de 17.700 palestiniens sont morts dans la bande de Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis le début de la guerre.
Israël a juré d' "anéantir " le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, entre autres, et promis de ramener les otages.
La branche armée du Hamas a de son côté revendiqué samedi de nouveaux tirs de roquettes sur le sud d’Israël, depuis la bande de Gaza.
Tombes creusées à la hâte
Après un peu plus de deux mois de guerre, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées dans le territoire palestinien, où 85% de la population a été déplacée, selon l’ONU.
Des maladies se propagent en raison de la surpopulation et des mauvaises conditions sanitaires dans les abris de l’agence de l’ONU dédiée aux réfugiés palestiniens (UNRWA) dans le sud du territoire.
Dans la ville de Gaza, des milliers de personnes ont trouvé abri à l’hôpital al-Chifa, hors service après avoir été évacué par l’armée israélienne il y a une quinzaine de jours, selon un journaliste de l’AFP. Des déplacés ont installé des centaines de tentes de fortune faites de tissu recouvert de plastique ou de nylon dans les jardins et les cours intérieures.
Dans le camp de Jabaliya, le marché a été transformé en cimetière, avec des tombes creusées à la hâte.
Yazid Al Arqan, qui fait partie d’un groupe de Palestiniens arrivant à l’hôpital al-Aqsa de Deir el-Balah, au centre de l’étroite bande de terre, affirme qu’ils ont été " torturés " et laissés " sans eau ni nourriture pendant cinq jours " par des soldats israéliens avant d’être relâchés.
Tout au sud, près de la frontière égyptienne, une grande partie des 1,9 million de Gazaouis qui ont fui les combats et les bombes se retrouvent acculés à Rafah, à la frontière égyptienne, transformé en vaste camp de réfugiés.
Les distributions d’aide restent très limitées et insuffisantes, et les Gazaouis réfugiés à Rafah survivent comme ils le peuvent.
" Explosion incontrôlable "
Le blocage par Washington de la résolution du Conseil de sécurité appelant à un " cessez-le-feu humanitaire immédiat " a été condamné par plusieurs pays, des ONG, le Hamas et l’Autorité palestinienne. Son président Mahmoud Abbas a déclaré samedi qu’il tenait les Etats-Unis pour " responsables de l’effusion de sang " à Gaza.
Pour sa part, l’Iran a mis en garde contre " la possibilité " d' "une explosion incontrôlable " au Moyen-Orient, tandis que les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par Téhéran, ont menacé d’attaquer tout navire dans la mer Rouge se dirigeant vers Israël si la population de la bande de Gaza ne recevait pas l’aide dont elle a besoin.
Loin de marquer le pas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que son pays allait continuer sa " juste guerre " pour " éliminer le Hamas ".
Le bilan s’est également alourdi en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où trois hommes ont été tués par l’armée israélienne d’après le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.
De son côté, Israël a indiqué vendredi avoir perdu 93 soldats à Gaza depuis le début de la guerre, ajoutant que deux autres militaires avaient été blessés lors d’une récente opération israélienne visant à libérer des otages qui s’est soldée par un échec.
Samedi, les proches d’un otage israélien de 25 ans enlevé le 7 octobre ont confirmé sa mort. Le Hamas avait auparavant affirmé qu’un otage avait été tué au cours de la tentative de libération des otages par l’armée.
Les familles de captifs du Hamas et de groupes affiliés sont toujours rongés par l’angoisse.
Plusieurs centaines de personnes se sont par ailleurs rassemblées à Tel-Aviv samedi soir pour appeler à la libération des otages. " Nous voulons pousser le gouvernement à conclure un accord pour les libérer ", a déclaré aux participants Eli Eliezer, un proche des otages.
Fin novembre, 105 otages, dont 80 Israéliens, avaient été libérés dans le cadre d’un accord de trêve de sept jours, en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israélienne.
Les tensions hors de Gaza faisaient toujours planer le spectre d’un élargissement du conflit. Les violences ont également augmenté en Cisjordanie occupée par Israël, où l’armée déclare avoir arrêté 2 200 personnes, dont 1 800 membres du Hamas, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Malo Pinatel, avec AFP