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Les recherches ont révélé que les eaux usées des hôpitaux se déversent dans les nappes phréatiques, diffusant des germes provenant des résidus de médicaments et des traitements administrés dans les centres de soin. Cette pollution rend l’eau insalubre et provoque des maladies affectant directement la santé des citoyens.

La contamination des eaux souterraines par les eaux usées, utilisées pour la consommation et l’irrigation, constitue l’un des principaux défis environnementaux au Liban, sans solution radicale en vue. Bien qu’aucun chiffre officiel précis ne soit disponible concernant le taux de contamination, il est évident que cette problématique est significative. De plus, certaines grandes institutions, y compris des hôpitaux, déversent leurs déchets et eaux usées dans la mer et les rivières. Ces pratiques, bien que souvent justifiées par des arguments tels que l’élimination des substances polluantes ou toxiques, ne peuvent être ignorées et demeurent un problème grave.

Les dernières statistiques issues d’études universitaires sur les questions environnementales révèlent que 70% des échantillons d’eau des rivières sont impropres à l’irrigation en raison de la pollution bactérienne. Cette situation est aggravée par l’absence d’une gestion adéquate, le non-fonctionnement des stations d’épuration des eaux usées et leur non-raccordement au réseau de traitement des eaux usées. De plus, 80% des eaux usées des hôpitaux se déversent directement dans le système d’égouts municipal.

En résumé, cela signifie que l’eau est désormais inappropriée pour tout usage. Les niveaux de pollution et la propagation des maladies sont susceptibles d’augmenter. Ce problème, loin d’être récent, s’est aggravé en raison de la prolifération des bactéries issues des résidus de médicaments et des traitements divers administrés dans les centres de soin, en particulier ceux destinés aux personnes atteintes de maladies chroniques.

Le directeur du laboratoire des sciences de l’environnement et de l’eau à l’Université libanaise, Jalal Halwani, a déclaré à "Houna Loubnan" que les régions côtières sont depuis longtemps confrontées à une situation catastrophique en raison de la contamination des nappes phréatiques par les bactéries issues des eaux usées. Cette pollution est en augmentation dans ces zones, tandis qu’en montant vers les hauteurs, notamment les montagnes, le niveau de pollution tend à diminuer.

En effet, les sources situées à plus de 1.000 mètres d’altitude ne présentent pas ce niveau de pollution. Cependant, ce problème peut persister à des altitudes plus basses, notamment autour de 500 mètres, où les sources sont déjà contaminées par des substances extrêmement dangereuses provenant des eaux usées.

M. Halwani a également souligné que l’idée selon laquelle la mer traite les eaux usées n’est pas fondée, même avec un important débit d’eau. Lorsque la quantité d’eaux usées est faible et que le déversement se fait dans une zone restreinte de 100 mètres, il est illusoire de penser que cette eau est effectivement traitée. Il a précisé que les hôpitaux ne sont pas les seuls à déverser négligemment leurs déchets solides dans la mer et les rivières; certains bureaux et usines adoptent également de telles pratiques.

De plus, M. Halwani a déploré que le plan de construction de 18 stations d’épuration pour le traitement des eaux usées n’ait pas été mené à bien. Bien que certaines stations fonctionnent de manière rudimentaire, de nombreux projets d’infrastructure ont été interrompus en raison du manque de financement extérieur. Sans le soutien d’organisations telles que l’Unicef, qui interviennent notamment dans les opérations de pompage et l’ajout de chlore à l’eau, notre situation serait encore plus désastreuse.

Dans ce contexte, M. Halwani a comparé la situation du Liban à celle de certains pays africains, notant que certains d’entre eux sont mieux lotis que nous en matière de gestion de l’eau. Bien que le Liban soit réputé pour ses ressources en eau, le problème ne réside pas dans la quantité d’eau, mais dans sa gestion. Il attribue cet échec à une mauvaise administration du dossier par les responsables, ce qui a conduit à des dépenses pour des projets infructueux. Tandis que certaines régions ont bénéficié de projets hydrauliques, d’autres en ont été privées.

Il a également révélé que le rapport sur le développement durable pour 2030 présente un indicateur défavorable concernant l’eau.

Cette situation souligne l’urgence de résoudre la crise de la pollution de l’eau, qui persiste faute de solutions efficaces et en l’absence de contrôles sur les institutions qui contribuent sciemment à cette pollution, en violation des normes de protection de la qualité de l’eau.

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