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L’annulation des concerts de Taylor Swift à Vienne à la suite d’une menace terroriste soulève des questions profondes sur la vulnérabilité de la culture occidentale – et de ses adeptes – face à ceux qui cherchent à semer la terreur.

L’annulation des trois concerts de Taylor Swift prévus cette semaine au stade Ernst-Happel de Vienne, à la suite de la révélation par la police d’un projet d’attentat islamiste, est un choc pour les quelque 170.000 fans qui étaient attendus en force dans la capitale autrichienne.

Annoncée mercredi par les organisateurs sur Instagram, cette annulation intervient après l’arrestation de deux individus, dont un jeune Autrichien de 19 ans accusé de cibler les concerts de l’artiste. Radicalisé en ligne, il avait prêté allégeance au groupe État islamique et des substances chimiques suspectes avaient été saisies à son domicile.

Avec près de 90.000 spectateurs attendus chaque soir au stade Ernst-Happel, auxquels s’ajoutent 22.000 fans supplémentaires aux abords, ces trois concerts représentaient un rassemblement d’une ampleur exceptionnelle. Leur annulation est un manque à gagner considérable, estimé à quelque 100 millions d’euros. Mais au-delà des chiffres, c’est tout un écosystème qui est touché: hôtels, restaurants, transports… Le terrorisme a un coût et il est chèrement payé.

Taylor Swift, icône mondiale dont la tournée "The Eras Tour" est un phénomène culturel sans précédent, se voit contrainte de l’annuler pour des raisons de sécurité. Mais quand même un tel événement peut être la cible de terroristes, c’est toute la culture occidentale qui est menacée. Les grands rassemblements, les moments de partage et de célébration, deviennent des sources d’angoisse. Devons-nous renoncer à ces expériences par peur du terrorisme? C’est précisément ce que cherchent les terroristes: nous imposer leur agenda de terreur.

Pour faire face à la menace, les autorités avaient promis un renforcement des mesures de sécurité et des contrôles à l’entrée du stade Ernst-Happel. Mais cela n’a visiblement pas suffi à rassurer les organisateurs.

Le profil du principal suspect interpellé n’est pas un cas isolé. La radicalisation, particulièrement chez les jeunes, est un fléau qui ne cesse de s’étendre. Les réseaux sociaux et Internet sont devenus des terrains de chasse pour les recruteurs extrémistes. Que fait-on pour combattre ce phénomène à la racine?

Pour l’industrie du spectacle, qui peine à se relever encore des pertes occasionnées par la pandémie de Covid-19, cette annulation est un nouveau coup dur. Mais au-delà de l’aspect économique, c’est la viabilité même des grands événements culturels qui est en question. Comment organiser des rassemblements de cette ampleur en toute sécurité? Quelles mesures mettre en place sans dénaturer l’expérience? C’est tout un modèle qui est à repenser.

L’annulation des concerts de Taylor Swift à Vienne est un électrochoc. Elle nous rappelle brutalement que la menace terroriste est toujours présente, qu’elle peut frapper n’importe où, n’importe quand.

Nous ne pouvons pas laisser la peur dicter notre vie et notre culture. Nous devons réaffirmer nos valeurs de liberté, de tolérance et d’ouverture, tout en luttant sans relâche contre ceux qui cherchent à les détruire.

La menace qui a frappé Vienne est un avertissement. Il est temps de nous réveiller et d’agir. Pour que la musique continue de résonner, pour que cette culture occidentale, à laquelle nous sommes si nombreux à nous identifier, continue de vibrer. Pour que notre société reste libre et ouverte. Parce qu’au final, c’est notre façon de vivre, notre identité même, qui est en jeu.

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