Une attaque a visé samedi une synagogue dans le sud de la France où un suspect porteur d’un drapeau palestinien a allumé plusieurs foyers d’incendie et causé une explosion, Emmanuel Macron dénonçant un acte "terroriste" et l’antisémitisme.

Au moins deux voitures, dont une contenant une bouteille de gaz qui a explosé, ont été incendiées vers 8H00 devant ce lieu de culte de la station balnéaire de La Grande-Motte, blessant légèrement un policier municipal qui avait été appelé par des habitants.

"À l’intérieur de la synagogue, se trouvaient cinq personnes dont le rabbin, qui n’ont pas été blessées", a précisé dans un communiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a ouvert une enquête pour tentative d’assassinats terroristes.

Sur une image de vidéosurveillance authentifiée par l’AFP, un suspect, le visage découvert, porte autour de la taille un drapeau palestinien, dont dépasse ce qui semble être la crosse d’une arme de poing. Il est coiffé d’un keffieh rouge et tient dans chaque main une bouteille en plastique remplie d’un liquide jaunâtre.

Selon des sources proches de l’enquête, il aurait ensuite quitté les lieux à pied, en courant.

"Tout est fait pour retrouver l’auteur de cet acte terroriste", a réagi le président français Emmanuel Macron, alors que le pays s’apprête à accueillir les Jeux paralympiques. "La lutte contre l’antisémitisme est un combat de chaque instant", a-t-il ajouté sur X.

Le gouvernement a régulièrement dénoncé la recrudescence des actes antisémites en France, qui abrite la première communauté juive d’Europe, depuis l’attaque menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza.

"Une fois de plus, nos concitoyens juifs sont pris pour cible", a écrit le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal sur X, évoquant un "acte antisémite". Son gouvernement a annoncé le renforcement "immédiat" de la surveillance des lieux de culte et établissements scolaires juifs.

L’attaque contre la synagogue Beth Yaacov est survenue en plein shabbat, jour de repos hebdomadaire dans la religion juive, mais il n’y avait pas d’office en cours au moment des faits.

"Il aurait pu y avoir énormément de gens (car) l’été il y a énormément de vacanciers à la Grande-Motte et sur le littoral qui viennent prier ici", a déclaré à l’AFP Perla Dana, présidente du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) de la région Occitanie. Forte de 8.500 habitants en hiver, la station balnéaire en compte près de dix fois plus en été.

"Tentative de tuer"

Le président des instances nationales du Crif Yonathan Arfi a dénoncé "avec force une tentative de tuer des Juifs". "L’emploi d’une bonbonne de gaz dans une voiture à l’heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n’est pas simplement un incendie criminel", a-t-il dénoncé auprès de l’AFP.

L’attaque a suscité de nombreuses réactions politiques, dans un pays en pleine ébullition politique. Depuis six semaines, un gouvernement démissionnaire gère les affaires courantes et M. Macron est pressé de toutes parts de nommer un nouveau Premier ministre.

La dirigeante du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen a dénoncé la "montée de l’antisémitisme" tandis que le chef de file de la France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement est accusé par ses adversaires d’attiser la haine antijuive, a évoqué un "intolérable crime".

Avec AFP