Kamala Harris est arrivée lundi à Philadelphie, à la veille de son débat très attendu face à Donald Trump, dans une présidentielle que tous les sondages prédisent extrêmement serrée.

La vice-présidente a atterri en fin d’après-midi dans cette ville de Pennsylvanie où la démocratie américaine a vu le jour.

L’ancien président républicain s’y rendra lui, mardi, vers 18H30 locales (22H30 GMT), quelques heures seulement avant la confrontation organisée par ABC dans cet État déterminant en vue du scrutin du 5 novembre.

Dans un entretien enregistré la semaine dernière et dont un extrait a été diffusé lundi sur X par son camp, Kamala Harris juge que son rival utilisera devant les caméras "ses vieilles recettes éculées. Il n’a aucune limite dans la bassesse et nous devons être préparés à ça".

La démocrate de 59 ans, qui s’attend à ce que Donald Trump "dise de nombreux mensonges", veut attaquer son adversaire comme un homme "qui se bat pour ses propres intérêts, pas pour les Américains".

Avant ce temps fort annoncé d’une campagne hors normes, complètement chamboulée par le retrait en juillet du président Joe Biden, le camp démocrate a aussi diffusé, lundi, une nouvelle vidéo compilant de violentes critiques d’anciens grands noms de l’administration de Donald Trump, dont l’ancien vice-président Mike Pence, décrivant le milliardaire de 78 ans comme un "danger" pour le pays.

Une version plus détaillée du programme de Kamala Harris, qui fait campagne sur une promesse de "nouveau chemin" mais qui jusqu’ici a seulement distillé quelques propositions concrètes, vient par ailleurs d’être mise en ligne.

L’ancien président républicain a, lui, multiplié les apparitions publiques pendant que sa rivale passait l’essentiel des trois derniers jours retranchée à Pittsburgh, en Pennsylvanie, avec son équipe de préparation, ne sortant que pour une promenade avec son époux Doug Emhoff ou des emplettes dans une épicerie.

Samedi, le républicain avait prévenu qu’une fois de retour à la Maison Blanche, il imposerait de "longues peines de prison" à tous ceux qui, selon lui, prévoient de "tricher" en novembre.

Donald Trump, qui est poursuivi pour avoir cherché à inverser les résultats de la dernière élection, ne s’est pas engagé à concéder une éventuelle défaite.

La Pennsylvanie, avec ses 19 voix au collège électoral et cette tendance à basculer d’un camp à l’autre, est l’un des "swing States" les plus convoités.

Donald Trump avait remporté l’État de peu en 2016 et l’avait perdu d’un rien en 2020.

Comme les deux précédentes présidentielles, celle de 2024 pourrait se jouer à quelques milliers de voix dans certains comtés stratégiques de six ou sept États pivots, en raison du mode de scrutin qui se joue au suffrage universel indirect.

À l’échelle nationale, les sondages donnent l’avantage tantôt à la démocrate, qui a réussi à galvaniser son parti mais qui doit encore se faire connaître d’une bonne partie de la population, tantôt au républicain, dont le socle électoral ne semble entamé ni par ses ennuis judiciaires ni par ses déclarations outrancières ou décousues.

Une enquête d’opinion rendue publique lundi par ABC crédite Kamala Harris de 50% des intentions de vote contre 46% pour son rival parmi les Américains inscrits sur les listes électorales, et de 52% contre 46% parmi les électeurs qui prévoient de se rendre aux urnes.

Une étude publiée dimanche par le New York Times donne l’ancien président, visé par une tentative d’assassinat en juillet, en avance d’un point sur la vice-présidente (48% contre 47).

Avec AFP