Le Hezbollah a affirmé dimanche avoir ciblé des installations de production militaire israéliennes et une base aérienne dans la région de Haïfa, en réponse aux explosions meurtrières ayant touché cette semaine ses appareils de transmission. Fait notable, la formation pro-iranienne a annoncé avoir fait usage de projectiles jusqu’à présent non utilisés depuis le 8 octobre: les roquettes sol-sol Fadi-1 et Fadi-2.

Selon Al-Mayadeen, celles-ci portent le nom de Fadi Hassan Tawil, un cadre du Hezbollah né en 1969, à Beyrouth, et mort en 1987, en combattant contre les forces israéliennes qui occupaient le Liban. Fadi était le frère de Wissam al-Tawil, l’un des commandants de la force d’élite Al-Radwan, au sein formation pro-iranienne, tué, lui, le 8 janvier, dans les combats à la frontière libano-israélienne qui font rage depuis le 8 octobre.

D’après les vidéos de propagande du Hezbollah, la roquette Fadi-1 possède un calibre de 220 mm, pour 6 mètres de longueur, et est équipée d’une ogive explosive de 83 kilogrammes. Elle est généralement tirée à partir d’un système de lance-roquettes multiples, déployé sur un véhicule, d’une portée pouvant atteindre 70 kilomètres.

Sa grande sœur, la Fadi-2, d’une taille similaire, est toutefois équipée d’un calibre plus large de 302 mm, pour une charge explosive 170 kilogrammes et sa portée dépasserait les 100 kilomètres.

Toujours selon la formation pro-iranienne, ces deux projectiles sont non guidés.

Leur portée leur permet donc d’atteindre des cibles au-delà de la zone frontalière, tout en étant déployées en profondeur dans le territoire libanais, ce qui expliquerait leur utilisation contre Haïfa. Le Hezbollah les auraient précédemment utilisées durant la guerre de 2006.

D’après les médias proches du Hezbollah, les roquettes lancées dimanche matin l’auraient été depuis le fameux réseau souterrain "Imad-4", qui abriterait de multiples lanceurs de roquettes.

Tandis que le Hezbollah employait auparavant essentiellement des roquettes à courte portée, telles les Katiouchas, l’utilisation de projectiles de ce type, au pouvoir de destruction et à la portée bien plus importants, est aussi un moyen de transmettre un message: la formation de Hassan Nasrallah est désormais prête à frapper beaucoup plus en profondeur. Cela vient donc en riposte à l’escalade israélienne… au risque d’exacerber davantage les tensions.