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La crainte des pénuries de tous genres a rattrapé l’ensemble des Libanais avec l’intensification des frappes israéliennes et l’élargissement du conflit entre Israël et le Hezbollah. La population a commencé, lundi, à se ruer sur les stations-service, les boulangeries, les supermarchés et les pharmacies. Mais les présidents des différents syndicats, tout comme le ministère de l’Économie, se veulent rassurants, confirmant que les différents produits sont disponibles. Donc, pas de panique!

Avec les risques d’une dégradation supplémentaire de la situation au Liban et d’une intensification des frappes israéliennes, les Libanais craignent de manquer de produits de première nécessité et de médicaments. Le directeur général du ministère de l’Économie, Mohammad Abou Haidar, se veut rassurant et confirme à Ici Beyrouth que les stocks de produits alimentaires sont suffisants pour trois à quatre mois et ceux de blé pour deux à trois mois.

Il indique qu’il "n’existe aucune raison de paniquer ou de stocker des produits et que tant que les voies maritimes restent ouvertes, les produits alimentaires seront disponibles". Il précise par ailleurs que les prix vont rester stables.

Le président du syndicat des minotiers, Ahmad Hoteit, assure, de son côté, à Ici Beyrouth, que les livraisons sont effectuées normalement. "Le blé est livré et les quantités destinées aux régions auxquelles il est impossible d’accéder sont envoyées dans d’autres régions", affirme-t-il, avant de préciser que les stocks de blé disponibles sont suffisants pour au moins deux mois.

Le président du syndicat des propriétaires des boulangeries, Antoine Seif, abonde dans le même sens, confirmant que les boulangeries fonctionnent normalement, que les minotiers disposent de 40.000 tonnes de blé et que les boulangeries en ont aussi précisant que des navires chargés de blé sont attendus cette semaine au Liban.

Pour ce qui est des produits alimentaires, Nabil Fahed, président du syndicat des propriétaires de supermarchés, confie à Ici Beyrouth, qu’aucun produit ne manque sur les étalages et que les distributeurs ont livré la marchandise comme à l’accoutumée insistant sur le fait que les prix restent inchangés. Il a toutefois avoué que, lundi, les supermarchés de plusieurs régions ont été pris d’assaut surtout à Saïda, Jnah, Aley et dans le Chouf mais qu’aujourd’hui la panique a baissé même si les supermarchés continuent à connaître une certaine affluence.

Hani Bohsali, président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, estime de son côté qu’il n’y a pas lieu de paniquer puisque "les stocks de produits alimentaires disponibles au Liban sont suffisants pour au moins trois mois, même si, le port et l’aéroport venaient à fermer".

Il explique qu’il n’y a aucun problème concernant le premier facteur de la sécurité alimentaire, précisant que la marchandise n’est pas entreposée dans un seul endroit.

M. Bohsali émet toutefois une seule crainte, celle d’une détérioration radicale de la situation et de routes coupées. À ce moment-là, même si la marchandise se trouve dans les entrepôts, ni l’importateur ne pourra la distribuer, ni le citoyen ne pourra accéder aux commerces.

Pour ce qui est des médicaments, le président du syndicat des importateurs de médicaments, Joe Ghorayeb, affirme à Ici Beyrouth que ceux-ci sont disponibles pour 5 mois en moyenne.

"Les pharmacies et les hôpitaux disposent de médicaments pour un mois et les distributeurs pour 4 mois", précise-t-il. Il souligne aussi que les médicaments nécessaires pour les soins aux blessés de guerre sont disponibles également pour 4 mois tant que la situation reste inchangée. M. Ghorayeb révèle néanmoins que le Liban pourrait être confronté à des problèmes, "si le trafic aérien reste perturbé, ce qui causera du retard dans les livraisons, et à de gros soucis si le port et l’aéroport venaient à fermer".

Du côté des carburants, le président de l’Association des sociétés importatrices de pétrole, Maroun Chammas, assure que "les stocks d’essence sont suffisants pour environ 25 jours, en tenant compte de ce qui est entreposé dans les dépôts et chez les consommateurs". Il précise toutefois que la consommation devait rester normale sans que les consommateurs n’aient besoin de se ruer sur l’essence et que les voies maritimes demeurent ouvertes pour permettre le déchargement des cargos.