L’administration du président américain Joe Biden travaille pour mettre en place un cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hezbollah, tout en relançant les négociations en vue d’un accord sur les otages et de mettre fin à la guerre à Gaza, ont annoncé plusieurs médias israéliens et libanais mercredi.

Cette initiative américaine, menée par le secrétaire d’État, Antony Blinken, avec le soutien de la France et des États arabes, vise à prévenir une guerre de grande ampleur entre Israël et le Hezbollah. L’Iran serait aussi impliqué, préférant éviter une guerre totale.

Le gouvernement israélien mènerait notamment les discussions avec Washington qui s’entretient avec le gouvernement libanais et d’autres responsables agissant en tant qu’intermédiaires avec le Hezbollah.

Néanmoins, ce dernier doit accepter les conditions d’un cessez-le-feu avant qu’une trêve formelle ne soit conclue à Gaza.

Toutefois, comme il s’agit d’un cessez-le-feu temporaire destiné à faciliter les discussions en vue d’un cessez-le-feu permanent à Gaza, les pays médiateurs, en particulier les États-Unis et la France, espèrent que la formation pro-iranienne acceptera ce nouveau cadre.

Au cours du cessez-le-feu temporaire proposé, des négociations auront également lieu pour obtenir la libération des otages israéliens du Hamas et la fin de la guerre à Gaza, ainsi que pour établir des accords entre Israël et le Liban afin d’éviter une reprise des hostilités dans le nord.

Des diplomates libanais et occidentaux, cités par Reuters, affirmaient ainsi que les détails de l’initiative étaient en train d’être finalisés à l’Assemblée générale de l’ONU.

Biden avertit du risque d’une "guerre généralisée"

De son côté, le président américain a averti mercredi du risque d’une "guerre généralisée" au Moyen-Orient, tandis que son administration tente de mener, tant bien que mal, des négociations pour un cessez-le-feu à la frontière libano-israélienne.

"Une guerre généralisée est possible", a-t-il déclaré lors d’une interview sur ABC.

Le dirigeant américain a toutefois estimé que "la possibilité d’un accord qui puisse changer fondamentalement toute la région" existait encore.

"Il y a une possibilité, je ne veux pas l’exagérer, mais il y a une possibilité, si nous parvenons à conclure un cessez-le-feu au Liban, que cela nous permette de nous atteler à la Cisjordanie", a-t-il expliqué.

"Nous devons également nous occuper de Gaza, mais tout cela est possible, et je consacre toute mon énergie avec mon équipe (…) à accomplir cet objectif", a assuré le locataire de la Maison Blanche à l’émission The View.

Scepticisme israélien

Certains médias israéliens restent néanmoins sceptiques quant aux chances de succès de l’initiative américaine, considérant que si le Hezbollah refuse un accord, cela légitimera l’opération israélienne.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a prévenu mercredi qu’Israël ne cesserait pas ses opérations militaires contre le Hezbollah tant que les habitants du nord du pays ne pourraient pas rentrer chez eux en toute sécurité.

D’après des informations obtenues par la MTV, Israël exigerait au moins deux conditions préliminaires à tout accord. La première serait le retrait des soldats au-delà du fleuve Litani et la création d’une zone démilitarisée de 7 km dans le sud du Liban. La seconde implique la mise en œuvre de l’accord 1701 de l’ONU, le désarmement du Hezbollah et de tous les autres groupes non étatiques au Liban.

"Nous frappons le Hezbollah avec des coups qu’il n’aurait jamais imaginés. Nous le faisons avec toute notre force, nous le faisons avec ruse. Je vous promets une chose: nous ne nous reposerons pas tant qu’ils ne seront pas rentrés chez eux", a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué.

Plus tôt dans la soirée, le chef de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a demandé à ses soldats de se préparer à une éventuelle entrée au Liban.