L’ONU a mis en garde mardi contre les conséquences d’une "invasion terrestre de grande ampleur" d’Israël au Liban, où l’armée israélienne a annoncé avoir lancé dans le sud du pays une offensive au sol contre le Hezbollah.

"La violence armée entre Israël et le Hezbollah ayant dégénéré, les conséquences pour les civils ont déjà été terribles, et nous craignons qu’une invasion terrestre de grande ampleur d’Israël au Liban ne fasse qu’aggraver les souffrances", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Liz Throssell, lors d’un point de presse.

Le Haut-Commissariat, a-t-elle dit, est "gravement préoccupé par l’extension des hostilités au Moyen-Orient et par le fait qu’elles risquent d’entraîner l’ensemble de la région dans une catastrophe humanitaire et des droits de l’homme".

Après le coup porté au groupe armé chiite avec la mort de son chef, Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, les dirigeants israéliens avaient averti que la guerre contre le Hezbollah n’était pas finie.

"Les risques que la situation se détériore davantage, avec des conséquences terribles pour les civils, et qu’elle s’étende rapidement à d’autres États de la région, sont réels", a averti Mme Throssell.

Appel humanitaire 

La porte-parole du Haut-Commissariat a souligné que, "dans le nord d’Israël et dans certaines parties du nord de la Cisjordanie occupée, les sirènes ont retenti et les habitants ont reçu pour instruction de rester à proximité des abris, de limiter leurs déplacements et d’éviter les rassemblements".

"L’impact de l’escalade résultant des tirs de missiles des Houthis depuis le Yémen vers Israël et des attaques israéliennes en réponse est également très préoccupant", a-t-elle ajouté.

"Trop d’enfants, de femmes et d’hommes innocents ont été tués et trop de destructions ont été commises", a-t-elle dit, appelant toutes les parties en conflit "à faire une claire distinction entre les cibles militaires et les civils et les biens de caractère civil".

Elle a surtout souligné que le haut commissaire, Volker Türk, exhorte toutes les parties à poursuivre les négociations afin de mettre un terme aux violences actuelles et rappelle que les responsables des violations du droit humanitaire international devront répondre de leurs actes.

Depuis les explosions, imputées à Israël, des systèmes de transmission du Hezbollah au Liban, le 17 septembre, et l’intensification des frappes israéliennes qui ont suivi, le bilan s’élève à plus de 1.000 morts au Liban, selon le ministère de la Santé.

Quarante et un travailleurs médicaux auraient été tués et 111 autres blessés depuis octobre 2023, dont 14 au cours des deux seuls derniers jours, selon le Haut-Commissariat.

Les agences de l’ONU ont lancé mardi un appel de 426 millions de dollars pour une aide urgente sur trois mois, d’octobre à décembre 2024, à un million de personnes au Liban.

"Nous venons de lancer cet appel pour les besoins que nous connaissons, mais nous craignons que les choses n’empirent", a déclaré un porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU à Genève, Jens Laerke, ajoutant: "Nous sommes profondément préoccupés" par l’offensive au sol israélienne.

Avec AFP