Une voiture a foncé dans une foule se rassemblant pour participer à un carnaval tôt dimanche dans le sud de la Belgique, tuant six personnes et en blessant 26 autres dont 10 grièvement, ont annoncé les autorités, qui excluent pour l’instant la thèse d’un attentat.

Le spectre des années 2010

La décennie 2010 a généré un triste spectre pour l’actualité européenne: à chaque meurtre tragique de personnes par un véhicule surgit la question de s’il s’agit d’une attaque à caractère djihadiste. " Dans l’état actuel de l’enquête, la piste terroriste n’est pas privilégiée ", a déclaré Damien Verheyen, substitut du procureur du Roi de Mons, lors d’une conférence de presse à La Louvière. Le procureur du Roi de Mons, Christian Henry, a confirmé dans la soirée à la télévision publique RTBF que " rien ne va dans le sens d’un radicalisme ou d’un extrémisme quelconque ",

Selon M. Verheyen, " un véhicule a foncé dans un groupe de ramassage " de personnes costumées en " Gilles " pour le carnaval, et " on déplore six décès, 26 blessés à des stades divers ", dont " 10 personnes dont les jours sont actuellement en danger ".

Les deux personnes occupant la voiture ont été interpellées et leurs domiciles perquisitionnés. Originaires de La Louvière, nées en 1988 et 1990, elles ne sont pas connues de la justice, selon lui. " Les deux personnes interpellées rentraient d’un dancing et avaient déposé une autre personne juste avant les faits ", a précisé Christian Henry. Les résultats de leurs analyses sanguines, attendus lundi, " permettront de dire s’ils ont consommé de la drogue ".

" Les faits ont été qualifiés de meurtre mais on verra ce que l’enquête révélera et si on doit requalifier la chose en homicide involontaire ", a-t-il ajouté. D’après le maire Jacques Gobert, entre 150 et 200 personnes participaient au ramassage du carnaval avant l’aube.

Le véhicule est arrivé à grande vitesse et a " pulvérisé un nombre important de personnes ", selon lui. Des témoins ont décrit une scène d’horreur d’une voiture fonçant dans une foule comprenant des enfants.

Le Premier ministre belge Alexander de Croo, d’autres ministre et le roi Philippe se sont rendus sur place, visitant les secours au gymnase de Strépy-Bracquegnies, où la procession matinale avait commencé. " C’aurait dû être un jour de fête après une période difficile. Il s’est transformé en jour de deuil ", a déclaré le Premier ministre à la presse. " Nous sommes tous avec la famille et avec les proches des victimes ".

En Belgique, villes et villages organisent de nombreux défilés de rues pour le carnaval pendant le Carême, les plus connus étant à Binche et Alost. Comme celui de Binche, le carnaval de Strépy-Bracquegnies accueille des participants costumés, les " Gilles ", convoqués tôt pour participer au défilé.

En France voisine, le président Emmanuel Macron a " assuré le Premier ministre belge de son soutien et de son amitié après cette tragédie ".

Le maire de La Louvière a dit avoir demandé aux organisateurs d’annuler les autres événements du carnaval, le premier organisé après deux années de pandémie de coronavirus.

En Allemagne voisine, le 24 février 2020 à Volkmarsen (ouest), un homme avait foncé à dessein au volant de son véhicule sur la foule lors d’un défilé du carnaval, faisant quelque 90 blessés dont des enfants. Il a été condamné en décembre à la réclusion à perpétuité. L’Allemagne avait été frappée par l’attaque jihadiste la plus meurtrière sur son sol, le 19 décembre 2016, lorsqu’un camion bélier avait tué 12 personnes et fait des dizaines de blessés sur un marché de Noël de Berlin. Le pays a connu plusieurs attaques similaires depuis, le plus souvent perpétrées par des déséquilibrés.

Avec AFP

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