Depuis la double explosion du 4 août 2020, plusieurs Libanais ont décidé de s’installer à Dubaï. Certains pensent à l’avenir de leurs enfants, d’autres à leur carrière ou encore à aider les Libanais depuis l’étranger.

Descente vers l’enfer : crise économique, pénurie de matières premières, d’essence et de gaz, dévaluation de la livre libanaise et pour couronner le tout, une explosion le 4 août 2020, qui ravage la moitié de la capitale. Les Libanais, exténués, font la course au départ.

Plus de 350.000 Libanais vivent et travaillent dans les pays du Golfe, au nombre desquels plus de 100.000 aux Émirats arabes unis, plus particulièrement à Dubaï.
Au lendemain de l’explosion, certains commencent dès le 5 août 2020 à chercher où aller et comment partir.

"J’avais promis à ma fille de ne jamais la laisser vivre la guerre." Emilie Féghali se sent désemparée, déçue. Elle demande à sa compagnie de la transférer à Dubaï. Quelques années plus tôt, elle avait promis à ses enfants qu’ils ne vivront jamais la guerre. Mais comment tenir une telle promesse dans un pays aussi chaotique?

Entraînée par un désir de protection et voulant assurer un avenir sûr et certain à ses enfants, les choses se font assez rapidement pour la famille d’Emilie. En moins d’un an, ils sont tous installés à Dubaï.

" Après le 4 août, on affronte tout "
Pour Sandra Chidiac, photographe, les choses se sont fait par petites étapes. Parler du 4 août est tout d’abord une catharsis, mais "le 4 août ne va jamais s’effacer. Jamais, Jamais!", lance-t-elle.

"Le départ s’est fait très graduellement, confie-t-elle. J’ai tout d’abord loué un appartement avec une copine et quand on me demandait si j’étais à Dubaï je répondais que j’étais entre Dubaï et le Liban. Il y a quelques mois, j’ai pris un appartement à moi seule. Aujourd’hui, je réponds, oui, je vis à Dubaï."

Comme pour beaucoup de Libanais, "le travail est devenu une sorte de thérapie". À Dubaï, on fait sa carrière, on ne pense plus, on essaie juste d’avancer. Mais le Liban reste au fond de soi comme un boulet qu’on traîne où que l’on aille.

Une ville jeune
Autant pour les écoliers comme Elsa Féghali ou pour des photographes et architectes comme Sandra Chidiac et Chadi Khalaf, la ville de Dubaï reste une ville jeune, qui offre des opportunités et des loisirs qu’on ne retrouve pas au Liban.

C’est une ville où l’on comprend la langue, avec des nouveautés qu’elles soient culturelles, culinaires ou sportives toutes les semaines. Une ville multiculturelle qui reste proche du Liban.

Dubaï ne sera jamais Beyrouth
Même si de nombreux commerces libanais ont ouvert à Dubaï, il "manque l’histoire derrière, l’humain, et c’est ce que je recherche toujours", affirme Chadi Khalaf.

Les diverses communautés libanaises, tout âge et communautés confondus, aspirent au changement des lois et du système libanais afin de retourner enfin y vivre.

Mais la décision de retourner au Liban est très partagée. Certains travaillent fort pour y revenir, d’autres pensent refaire leur vie ailleurs. Aujourd’hui, c’est "le temps de panser ses blessures", assure Emilie Féghali.

Demain est un autre jour.

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