
Le Festival d’Avignon accueillera le coréen comme langue invitée de son édition 2026, marquant un retour sur la péninsule asiatique après 25 ans d'absence. L’annonce a été faite lundi par son directeur artistique Tiago Rodrigues, qui a également salué une édition 2025 couronnée de succès, avec une fréquentation record depuis dix ans.
Le Festival d'Avignon fera du coréen sa langue invitée en 2026, a annoncé lundi à l'AFP son directeur artistique Tiago Rodrigues, saluant par ailleurs le succès public de l'édition 2025 avec une fréquentation au plus haut depuis dix ans.
Après l'arabe cette année, le festival international de théâtre mettra le cap sur la péninsule coréenne et sur une langue qui, grâce à la culture, est devenue «très globale alors qu'elle n'est pas connue», a précisé M. Rodrigues.
«C'est très intéressant de voir que cette langue qu'on pourrait dire petite, issue d'un petit pays lointain, s'est complètement répandue dans toute la planète à travers la culture, le cinéma, les séries télévisées, la musique, la littérature», a détaillé le dramaturge portugais, citant notamment l'écrivaine sud-coréenne Han Kang, prix Nobel de littérature 2024.
En 2026, le Festival d'Avignon, qui n'a pas accueilli d'artistes de la péninsule depuis 25 ans, tentera aussi de mettre en lumière des arts vivants coréens «moins connus» et donner à voir «au-delà des idées reçues une société avec ses complexités», a détaillé le directeur artistique.
À cinq jours de la fin de l'édition 2025, il s'est par ailleurs félicité d'un taux de fréquentation de 96,5% pour les 42 spectacles du "in", évoquant «des chiffres pas vus depuis 2016 et qu'on pense pouvoir encore dépasser».
Le Festival a particulièrement été marqué cette année par les créations de grands noms du spectacle vivant (Thomas Ostermeier, Anne Teresa de Keersmaeker...) et une restitution théâtrale du procès des viols de Mazan.
«Dans un moment où on se questionne sur le rapport fort qu'il y a avec le service public de la culture en France, c'est une preuve de sa vitalité et de l'intérêt des gens de participer à la vie culturelle», a souligné Tiago Rodrigues, qui a fait part de son inquiétude pour le spectacle vivant à l'heure des restrictions budgétaires.
Si le Festival lui-même a conservé son financement public, le directeur artistique constate une «précarisation de l'ensemble du paysage vivant en France». «On n'est pas juste solidaires, on est inquiets», a-t-il dit.
Avec AFP