Ouattara favori d’une présidentielle sous tension en Côte d’Ivoire
Un bulletin de vote avant l'ouverture des urnes lors des élections présidentielles en Côte d'Ivoire. ©Emmanuel Croset / AFP

Les Ivoiriens ont commencé à voter samedi pour élire leur président, un scrutin dont Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2011, est le grand favori face à une opposition divisée et privée de ses deux principaux leaders.

Près de neuf millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour départager cinq candidats dans ce pays, premier producteur mondial de cacao et considéré comme un pôle de stabilité en Afrique de l’Ouest.

«La vie d’une nation repose sur le vote, c’est la seule motivation pour moi», confie à l’AFP Ibrahim Diakité, conducteur de bus à Abobo, fief traditionnel du président Ouattara.

Comme en 2015 et 2020, les observateurs s’attendent à une victoire dès le premier tour, un «coup K.O.» selon ses partisans.

«Il est difficile d’imaginer une quelconque surprise au terme de cette élection, puisque des poids lourds de l’opposition ne sont pas présents», souligne Gilles Yabi, fondateur du think tank Wathi.

Ni l’ex-président Laurent Gbagbo ni le banquier Tidjane Thiam ne peuvent se présenter, leurs candidatures ayant été rejetées pour des raisons judiciaires et administratives.

Leurs partis ont dénoncé un «coup d’État civil» et un «braquage électoral», tandis que le gouvernement a interdit les manifestations et déployé 44.000 membres des forces de sécurité pour «protéger le pays du désordre».

Un scrutin sous surveillance mais globalement calme

Malgré quelques incidents ayant fait quatre morts, dont un gendarme, la journée électorale se déroule dans le calme.

«Je suis très content de voter et j’appelle les Ivoiriens à sortir massivement, surtout dans la paix», lance Bakary Koma, électeur à Agboville.

Un couvre-feu a été instauré à Yamoussoukro pour prévenir tout débordement, et la Commission électorale assure que tout est mis en œuvre pour garantir un scrutin pacifique.

Une opposition affaiblie face à un président dominant

Face à Ouattara, quatre candidats se présentent mais sans véritables structures politiques solides.

Jean-Louis Billon prône une «nouvelle génération», Simone Gbagbo tente de rallier les partisans de son ex-mari, tandis qu’Ahoua Don Mello et Henriette Lagou peinent à exister sur la scène nationale.

Si une partie des Ivoiriens reconnaît le bilan économique du président sortant, beaucoup dénoncent une croissance inégalement répartie et la cherté de la vie.

Les résultats du vote sont attendus en début de semaine prochaine.

Mariétou Ba / AFP