De la poudre aux yeux… Comment pourrait-on qualifier autrement la dernière visite d’une délégation de haut rang du Hezbollah au patriarche maronite Béchara Raï à l’occasion de la fête de Noël ? Une visite protocolaire, pour la forme, au cours de laquelle le problématique dossier de la présidentielle a sans doute fait l’objet d’un échange succinct. La position de la formation pro-iranienne à cet égard a été réitéré publiquement par le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah qui a surmonté mardi son état grippal pour s’exprimer sur le sujet.
Pour les suppôts du régime des mollahs iraniens, cette position a le mérite d’être claire: «Nous n’avons besoin du soutien ou de la couverture de personne; nous voulons un président de la République qui ne poignarde pas la ‘résistance’ dans le dos». Le Hezbollah n’a effectivement besoin de l’apport d’aucune partie locale pour préserver sa présence. L’aide multilatérale, financière, matérielle, militaire, économique, politique, logistique, sociale et en experts, que lui fournit Téhéran est largement suffisante, sans compter les diverses sources de revenus inavouées, et inavouables.
Le problème ne se situe donc pas à ce niveau. Il se pose en des termes bien plus graves. Le Hezbollah s’obstine en effet à vouloir obtenir «l’élection» d’un président qui «ne poignarderait pas» la «résistance» dans le dos. Mais de quelle «résistance» parle-t-on ici? Contre qui et contre quoi il ne faudrait pas brandir le poignard ? S’agit-il pour le prochain président de s’engager, d’emblée, à ne pas s’en prendre au parti de Dieu en tant que formation locale ou en tant qu’instrument privilégié du projet expansionniste des Gardiens de la révolution islamique iranienne? L’enjeu est-il de préserver le parti ou plutôt la stratégie des pasdarans ?
Pour le directoire du Hezbollah c’est, à n’en point douter, le second cas de figure qui importe en réalité. Pour lui, l’unique objectif recherché est, en conformité avec sa doctrine politique, de sauvegarder son rôle régional et son implication directe, sur le terrain, dans les conflits du Moyen-Orient, au service du régime iranien. De quelle sorte d’entente peut-on, donc, encore parler dans de telles conditions? Vouloir imposer à un présidentiable de prendre l’engagement de ne pas «poignarder» la «résistance», en clair de ne pas endiguer l’élan hégémonique des mollahs perses au Liban, revient à lui demander d’accepter, d’entrée de jeu, de ne pas assumer ses responsabilités constitutionnelles et de se contenter d’un rôle de figurant. Un rôle qui le réduirait à assister, impuissant, à la poursuite du processus de déconstruction systématique de l’État et de l’ensemble des secteurs vitaux et des institutions du pays.
Le Hezbollah voudrait ainsi pouvoir réitérer l’expérience maléfique du mandat Aoun afin de continuer à tenir en otage l’ensemble de la population libanaise. À son sens, l’effondrement généralisé actuel ainsi que les épreuves sans précédent endurées au quotidien par les Libanais ne sont que de menues conséquences collatérales des grands enjeux géostratégiques définis par son mentor et maître à penser.
À l’ombre de ce funeste contexte, trois scénarii sont envisageables pour sortir la présidentielle de l’impasse: accepter de récidiver l’effet du sexennat qui vient de s’achever, et donc de prolonger, voire d’aggraver, la crise dans ses différentes dimensions; tirer profit d’un (hypothétique) affaiblissement des pasdarans, à la faveur du mouvement de soulèvement qui ébranle l’Iran depuis bientôt quatre mois; ou organiser, comme ne cesse de le réclamer le patriarche maronite Béchara Raï, une conférence internationale afin de neutraliser la stratégie déstabilisatrice pratiquée par le régime des mollahs et permettre au Liban de s’affranchir de sa situation d’otage, ce qui ouvrirait la voie à l’élection d’un président de la République qui aurait suffisamment d’envergure, et de courage politique, pour conduire le pays sur la voie d’une sortie de crise et non d’une prolongation de la crise.
A défaut d’une déchéance significative à court terme de la structure paraétatique des pasdarans – ce qui aurait pour effet de contraindre leurs acolytes régionaux à plus de réalisme – les pays amis du Liban sont appelés à peser de tout leur poids afin de juguler la dynamique malveillante de la tête de pont iranienne sur la scène locale, de manière à débloquer l’élection d’un président qui aurait la volonté politique de mettre sur les rails un solide plan de redressement. Et il serait erroné de penser que les grands décideurs internationaux se désintéressent totalement de la situation au pays du Cèdre. Plusieurs indices palpables permettent de prouver le contraire. Encore faut-il, toutefois, que certains acteurs locaux mettent une sourdine à leur affairisme ravageur et sortent, surtout, de leur crise d’adolescence au plan politique. Vaste programme…
Pour les suppôts du régime des mollahs iraniens, cette position a le mérite d’être claire: «Nous n’avons besoin du soutien ou de la couverture de personne; nous voulons un président de la République qui ne poignarde pas la ‘résistance’ dans le dos». Le Hezbollah n’a effectivement besoin de l’apport d’aucune partie locale pour préserver sa présence. L’aide multilatérale, financière, matérielle, militaire, économique, politique, logistique, sociale et en experts, que lui fournit Téhéran est largement suffisante, sans compter les diverses sources de revenus inavouées, et inavouables.
Le problème ne se situe donc pas à ce niveau. Il se pose en des termes bien plus graves. Le Hezbollah s’obstine en effet à vouloir obtenir «l’élection» d’un président qui «ne poignarderait pas» la «résistance» dans le dos. Mais de quelle «résistance» parle-t-on ici? Contre qui et contre quoi il ne faudrait pas brandir le poignard ? S’agit-il pour le prochain président de s’engager, d’emblée, à ne pas s’en prendre au parti de Dieu en tant que formation locale ou en tant qu’instrument privilégié du projet expansionniste des Gardiens de la révolution islamique iranienne? L’enjeu est-il de préserver le parti ou plutôt la stratégie des pasdarans ?
Pour le directoire du Hezbollah c’est, à n’en point douter, le second cas de figure qui importe en réalité. Pour lui, l’unique objectif recherché est, en conformité avec sa doctrine politique, de sauvegarder son rôle régional et son implication directe, sur le terrain, dans les conflits du Moyen-Orient, au service du régime iranien. De quelle sorte d’entente peut-on, donc, encore parler dans de telles conditions? Vouloir imposer à un présidentiable de prendre l’engagement de ne pas «poignarder» la «résistance», en clair de ne pas endiguer l’élan hégémonique des mollahs perses au Liban, revient à lui demander d’accepter, d’entrée de jeu, de ne pas assumer ses responsabilités constitutionnelles et de se contenter d’un rôle de figurant. Un rôle qui le réduirait à assister, impuissant, à la poursuite du processus de déconstruction systématique de l’État et de l’ensemble des secteurs vitaux et des institutions du pays.
Le Hezbollah voudrait ainsi pouvoir réitérer l’expérience maléfique du mandat Aoun afin de continuer à tenir en otage l’ensemble de la population libanaise. À son sens, l’effondrement généralisé actuel ainsi que les épreuves sans précédent endurées au quotidien par les Libanais ne sont que de menues conséquences collatérales des grands enjeux géostratégiques définis par son mentor et maître à penser.
À l’ombre de ce funeste contexte, trois scénarii sont envisageables pour sortir la présidentielle de l’impasse: accepter de récidiver l’effet du sexennat qui vient de s’achever, et donc de prolonger, voire d’aggraver, la crise dans ses différentes dimensions; tirer profit d’un (hypothétique) affaiblissement des pasdarans, à la faveur du mouvement de soulèvement qui ébranle l’Iran depuis bientôt quatre mois; ou organiser, comme ne cesse de le réclamer le patriarche maronite Béchara Raï, une conférence internationale afin de neutraliser la stratégie déstabilisatrice pratiquée par le régime des mollahs et permettre au Liban de s’affranchir de sa situation d’otage, ce qui ouvrirait la voie à l’élection d’un président de la République qui aurait suffisamment d’envergure, et de courage politique, pour conduire le pays sur la voie d’une sortie de crise et non d’une prolongation de la crise.
A défaut d’une déchéance significative à court terme de la structure paraétatique des pasdarans – ce qui aurait pour effet de contraindre leurs acolytes régionaux à plus de réalisme – les pays amis du Liban sont appelés à peser de tout leur poids afin de juguler la dynamique malveillante de la tête de pont iranienne sur la scène locale, de manière à débloquer l’élection d’un président qui aurait la volonté politique de mettre sur les rails un solide plan de redressement. Et il serait erroné de penser que les grands décideurs internationaux se désintéressent totalement de la situation au pays du Cèdre. Plusieurs indices palpables permettent de prouver le contraire. Encore faut-il, toutefois, que certains acteurs locaux mettent une sourdine à leur affairisme ravageur et sortent, surtout, de leur crise d’adolescence au plan politique. Vaste programme…