Les exécutions en Iran représentent des "meurtres d'État" a estimé ce 10 décembre le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, alors que la république islamique a annoncé le même jour la condamnation à mort d'un nouveau détenu. Ces pratiques servent à effrayer la population et devraient être remplacées par des réformes pour, au contraire, la contenter, a-t-il ajouté.
Téhéran utilise les condamnations à la peine de mort contre des manifestants pour effrayer la population iranienne et faire taire la contestation, ce qui confine au "meurtre d'État", a affirmé mardi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk.
"L'utilisation comme arme des procédures criminelles pour punir les personnes qui exercent leurs droits élémentaires, comme ceux qui participent aux manifestations ou les organisent, confine au meurtre d'État", critique Volker Türk dans un communiqué.
Des déclarations qui interviennent alors que l'Iran a annoncé, le même jour, la condamnation à mort d'un nouveau détenu. Javad Rouhi a été notamment condamné pour "corruption sur terre", "apostasie par profanation du Coran en le brûlant" et "destruction et incendie de biens publics".
18 personnes ont déjà été condamnées à la peine capitale en lien avec la contestation, selon un décompte établi par l'AFP à partir d'annonces officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées, suscitant un tollé international.
Ces exécutions sont "des privations arbitraires de la vie", a insisté Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat, lors d'un point de presse à Genève.
"L'ONU est contre la peine de mort en toutes circonstances", a rappelé Mme Shamdasani, qui dénonce dans le cas des Iraniens exécutés "un manque de respect des procédures, des accusations qui sont complètement fallacieuses et qui n'ont aucun sens".
Mohammad Mahdi Karami et Seyyed Mohammad Hosseini ont été exécutés début janvier (AFP)
"Ce sont des accusations de corruption sur Terre et de guerre contre Dieu, qui sont formulées de manière très vague", a-t-elle insisté, faisant aussi état "de graves allégations de torture et de mauvais traitements, des traitements humiliants avant leurs exécutions".
Téhéran a déjà exécuté quatre personnes accusées d'avoir pris part aux manifestations qui secouent le pays depuis quatre mois et la mort d'une jeune femme accusée de mal porter le voile par la police des mœurs.
Deux autres exécutions sont imminentes - celle de Mohammad Boroughani, 19 ans, et celle de Mohammad Ghobadlou, 22 ans - et au moins 17 autres auraient été condamnées à mort, a souligné le Haut-Commissariat dans un communiqué.
"Le gouvernement iranien servirait mieux ses intérêts et ceux de son peuple en écoutant leurs griefs et en entreprenant les réformes juridiques et politiques nécessaires pour garantir le respect de la diversité d'opinion, les droits à la liberté d'expression et de réunion, et le respect et la protection des droits des femmes dans tous les domaines de la vie", insiste encore le Haut-Commissaire.
Selon le représentant du Haut-Commissariat au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Mohammad Al Nsour, M. Türk doit rencontrer "bientôt" des représentants iraniens à Genève, dans le cadre normal de ses activités.
En revanche, rien de concret sur un éventuel déplacement de M. Türk à Téhéran, comme il en avait exprimé le souhait pour rencontrer les autorités, y compris le guide suprême Ali Khamenei.
Le guide suprême iranien a récemment qualifié les manifestations d' "actes terroristes" (AFP)
"Il n'y a pas de date et il n'y a actuellement, aucun échange sur le cadre de cette visite", a indiqué M. Nsour.
Le Haut-Commissaire souhaite notamment demander à l'Iran "l'abrogation de certaines des pratiques discriminatoires à l'égard des femmes et des jeunes filles" et également discuter de la répression des manifestations, avait-il indiqué dans un entretien à l'AFP la semaine dernière.
M. Türk a régulièrement condamné la répression des manifestations en Iran, déclenchées à la mi-septembre par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, détenue pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.
Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, la répression a fait au moins 476 morts, tandis que plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées.
"Je réitère une fois de plus mon appel au gouvernement iranien pour qu'il respecte la vie et la voix de son peuple, qu'il impose un moratoire immédiat sur la peine de mort et qu'il mette fin à toutes les exécutions", a souligné M. Türk dans le communiqué.
"L'Iran doit prendre des mesures sincères pour se lancer dans les réformes requises et exigées par son propre peuple pour le respect et la protection de ses droits humains", a-t-il exigé.
Avec AFP
Téhéran utilise les condamnations à la peine de mort contre des manifestants pour effrayer la population iranienne et faire taire la contestation, ce qui confine au "meurtre d'État", a affirmé mardi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk.
"L'utilisation comme arme des procédures criminelles pour punir les personnes qui exercent leurs droits élémentaires, comme ceux qui participent aux manifestations ou les organisent, confine au meurtre d'État", critique Volker Türk dans un communiqué.
Des déclarations qui interviennent alors que l'Iran a annoncé, le même jour, la condamnation à mort d'un nouveau détenu. Javad Rouhi a été notamment condamné pour "corruption sur terre", "apostasie par profanation du Coran en le brûlant" et "destruction et incendie de biens publics".
18 personnes ont déjà été condamnées à la peine capitale en lien avec la contestation, selon un décompte établi par l'AFP à partir d'annonces officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées, suscitant un tollé international.
Ces exécutions sont "des privations arbitraires de la vie", a insisté Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat, lors d'un point de presse à Genève.
"L'ONU est contre la peine de mort en toutes circonstances", a rappelé Mme Shamdasani, qui dénonce dans le cas des Iraniens exécutés "un manque de respect des procédures, des accusations qui sont complètement fallacieuses et qui n'ont aucun sens".
Mohammad Mahdi Karami et Seyyed Mohammad Hosseini ont été exécutés début janvier (AFP)
"Ce sont des accusations de corruption sur Terre et de guerre contre Dieu, qui sont formulées de manière très vague", a-t-elle insisté, faisant aussi état "de graves allégations de torture et de mauvais traitements, des traitements humiliants avant leurs exécutions".
Téhéran a déjà exécuté quatre personnes accusées d'avoir pris part aux manifestations qui secouent le pays depuis quatre mois et la mort d'une jeune femme accusée de mal porter le voile par la police des mœurs.
Deux autres exécutions sont imminentes - celle de Mohammad Boroughani, 19 ans, et celle de Mohammad Ghobadlou, 22 ans - et au moins 17 autres auraient été condamnées à mort, a souligné le Haut-Commissariat dans un communiqué.
"Le gouvernement iranien servirait mieux ses intérêts et ceux de son peuple en écoutant leurs griefs et en entreprenant les réformes juridiques et politiques nécessaires pour garantir le respect de la diversité d'opinion, les droits à la liberté d'expression et de réunion, et le respect et la protection des droits des femmes dans tous les domaines de la vie", insiste encore le Haut-Commissaire.
Selon le représentant du Haut-Commissariat au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Mohammad Al Nsour, M. Türk doit rencontrer "bientôt" des représentants iraniens à Genève, dans le cadre normal de ses activités.
En revanche, rien de concret sur un éventuel déplacement de M. Türk à Téhéran, comme il en avait exprimé le souhait pour rencontrer les autorités, y compris le guide suprême Ali Khamenei.
Le guide suprême iranien a récemment qualifié les manifestations d' "actes terroristes" (AFP)
"Il n'y a pas de date et il n'y a actuellement, aucun échange sur le cadre de cette visite", a indiqué M. Nsour.
Le Haut-Commissaire souhaite notamment demander à l'Iran "l'abrogation de certaines des pratiques discriminatoires à l'égard des femmes et des jeunes filles" et également discuter de la répression des manifestations, avait-il indiqué dans un entretien à l'AFP la semaine dernière.
M. Türk a régulièrement condamné la répression des manifestations en Iran, déclenchées à la mi-septembre par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, détenue pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.
Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, la répression a fait au moins 476 morts, tandis que plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées.
"Je réitère une fois de plus mon appel au gouvernement iranien pour qu'il respecte la vie et la voix de son peuple, qu'il impose un moratoire immédiat sur la peine de mort et qu'il mette fin à toutes les exécutions", a souligné M. Türk dans le communiqué.
"L'Iran doit prendre des mesures sincères pour se lancer dans les réformes requises et exigées par son propre peuple pour le respect et la protection de ses droits humains", a-t-il exigé.
Avec AFP