L’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, a rendu visite à l’ancien président de la République Michel Aoun à sa résidence privée à Rabieh, il y a deux semaines. Une première visite depuis son départ de Baabda, marqué par l’absence de son gendre et chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, qui ne rate pas une occasion d’être dans l’ombre de Michel Aoun pour être sûr d’influencer toutes les discussions.

Selon des sources bien informées, Michel Aoun a reçu l’ambassadrice en l’absence de tout responsable du CPL. Un ancien ministre a indiqué à Ici Beyrouth que la diplomate portait un " message " au chef du CPL qu’elle ne pouvait pas rencontrer en personne à cause des sanctions du Trésor américain dont il fait l’objet pour corruption. Les cercles aounistes ont préféré garder le silence sur cette visite et le contenu du message, réduisant cette visite à une rencontre de courtoisie et des discussions sur les développements du pays et de la région.

Mais les proches du CPL ont révélé à Ici Beyrouth que la diplomatie américaine considère " graves " les positions de Gebran Bassil sur le dossier du commandement de l’armée et met en garde contre l’arrêt de toute aide, américaine et/ou d’autres pays amis, à l’armée en cas de vacance à la tête de la troupe. L’ambassadrice a également exprimé le souhait que "le dossier de l’armée ne soit pas politisé et a insisté sur la préservation de cette institution qui garantit la sécurité et la stabilité au Liban".

Pour rappel, le départ à la retraite du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, est prévu pour le 10 janvier prochain. Ce dernier est haï par Gebran Bassil qui voit en lui un ennemi politique. En effet, les deux hommes sont aux deux extrêmes de l’éthique: l’un a dédié sa vie à préserver le pays et l’institution qu’il dirige, l’autre à saper et à détruire tout ce qu’il touche dans le seul but d’être le dernier des Mohicans sur une terre qu’il a lui-même brûlée et offerte aux miliciens des mollahs iraniens.