Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, aurait menacé le responsable de liaison et de coordination au sein du Hezbollah, Wafic Safa, de se retirer définitivement de l’accord de Mar Mikhaël et de couper tout contact avec la formation pro-iranienne si elle soutenait la prolongation du mandat du commandant de l’armée, le général Joseph Aoun.

Les Forces libanaises avaient présenté, le 31 octobre dernier, une proposition de loi visant à ajourner le départ à la retraite du commandant en chef de l’armée, le 10 janvier prochain.

Un responsable de la sécurité au sein de la formation pro-iranienne révèle que le Hezbollah a bien reçu le message de M. Bassil et a décidé de patienter avant de faire connaître sa décision.

Laquelle décision a été communiquée au président de la Chambre, Nabih Berry, et au Premier ministre sortant, Najib Mikati, mercredi dernier.

Lors d’un dîner avec ce dernier, à la veille du Conseil des ministres du jeudi 16 novembre, les "deux Khalil", à savoir le député Ali Hassan Khalil, assistant politique de Nabih Berry, et Hussein Khalil, assistant politique du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont demandé à M. Mikati de ne pas aborder la question de la prolongation du mandat du général Aoun en Conseil des ministres, "car le Hezbollah a encore besoin de faire quelques contacts".

En dépit de la détérioration de leurs relations depuis que leurs vues au sujet de la présidentielle ont divergé, le Hezbollah et le CPL s’efforcent d’éviter un divorce. Et pour cause: ils ont besoin l’un de l’autre pour des raisons essentiellement opportunistes.

La milice pro-iranienne a toujours besoin de la couverture chrétienne que lui assure le CPL, dont la présence au Parlement se réduirait comme une peau de chagrin s’il est lâché par son seul allié sur la scène politique locale. Sans le levier du Hezbollah aux législatives, la représentation parlementaire du CPL serait, disons, modeste.

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