Certains aspects du projet britannique, présenté aux responsables politiques par le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, David Cameron, dans le but de résoudre la crise à la frontière sud, ont été divulgués. Selon des sources bien informées, le plan comprendrait une déclaration conjointe du Liban et d’Israël annonçant un cessez-le-feu et le retrait des forces militaires des deux côtés de la frontière. Les Britanniques proposeraient également la délimitation des frontières de Naqoura à Chebaa, avec l’installation de tours de surveillance équipées de dispositifs de détection sous la supervision de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Les deux parties seraient tenues de respecter ces mesures et la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Les responsables du Hezbollah ont nié avoir été approchés.

Or, la formation pro-iranienne n’a toujours pas répondu à la proposition de l’envoyé américain, Amos Hochstein, pour finaliser la délimitation de la frontière terrestre. Selon les informations obtenues par Ici Beyrouth, le Hezbollah hésiterait à répondre à cette initiative en attendant les développements à Gaza et le règlement politique de la guerre entre Israël et le Hamas, craignant la reprise des opérations militaires israéliennes à Gaza.

Par ailleurs, concernant les équipements de surveillance tout le long de la Ligne bleue, le Hezbollah a refusé, il y a plusieurs années, des tentatives de la Finul d’installer des caméras de surveillance et de les connecter à une salle de contrôle pour prévenir les violations. La formation pro-iranienne avait justifié son refus en qualifiant ces caméras d’outils d’espionnage dirigés contre elle. De plus, dès le 8 octobre, le Hezbollah a demandé aux habitants de retirer leurs caméras de surveillance de leurs bâtiments privés, affirmant qu’Israël les utiliserait dans ses opérations.

Un responsable du Hezbollah, contacté par Ici Beyrouth, a souligné que la comparaison faite entre les tours financées par le Royaume-Uni installées à la frontière libano-syrienne et celles proposées dans le projet de David Cameron, est inappropriée. Selon lui, les premières ont été construites en réponse à une demande internationale pour empêcher l’entrée d’armes au Liban, contrairement aux secondes dans le sud qui ne seraient pas conformes à la nature de la résolution 1701.

En d’autres termes, le Hezbollah refuse donc, comme à son habitude, toute initiative menant à une pacification de la frontière sud du pays et place l’intérêt régional de l’axe iranien avant celui du Liban.