Fortement critiqué par nombre de camps politiques pour sa décision unilatérale d’établir "un front de soutien" à Gaza au sud du Liban, le Hezbollah a décidé d’engager les Brigades de la résistance, un groupe qu’il a formé durant la guerre de juillet 2006 contre Israël.

L’objectif de cette initiative est de donner un aspect multiconfessionnel aux opérations de "résistance" dans le Sud et de leur assurer une couverture nationale complète, les brigades étant composées de combattants sunnites, chrétiens, druzes et chiites. Il s’agit, en d’autres termes, de la réponse du Hezbollah aux multiples accusations portées contre lui par l’opposition. En effet, celle-ci lui reproche de monopoliser les décisions de guerre, d’aggraver la crise politique et économique libanaise et de faire obstacle à l’élection présidentielle en priorisant les intérêts de l’Iran, notamment la guerre à Gaza.

La contribution des Brigades de la résistance au conflit dans le Sud laisse croire à un consensus libanais quant à la participation du pays à la guerre par le biais du Hezbollah.

Le Liban a essuyé de lourdes pertes politiques et matérielles du fait des actes unilatéraux du Hezbollah, y compris le blocage de l’élection présidentielle, puisque la présence d’un chef de l’État aurait limité sa marge de manœuvre.

À la suite du discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, par lequel ce dernier a réitéré son soutien militaire et politique à Gaza, les groupes de l’opposition se sont interrogés sur la raison pour laquelle la formation pro-iranienne n’a pas emboîté le pas à la Syrie et l’Iran – qui ne fournissent qu’un soutien politique aux Gazzaouis – sachant que le Liban croule sous une crise sans précédent et que ses institutions risquent de s’effondrer. Après tout, n’était-il pas dans l’intérêt du Liban de garder ses distances vis-à-vis du conflit à Gaza?