L’exposition de l’artiste peintre libano-koweitienne Tamara al Samerrai est une invitation à pénétrer son univers intime, son espace de travail où elle retient des éléments de la nature qu’elle reproduit sur ses toiles et à découvrir ses pérégrinations à travers le monde.

Des œuvres intéressantes à découvrir à la galerie Marfa’ jusqu’au 21 septembre 2023.

L’artiste, qui vit au Liban et se rend régulièrement en Europe pour des séjours en résidence d’artistes en France et en Italie, aime se concentrer sur des lieux personnels qui lui sont chers, dans lesquels elle se sent à l’aise. Elle crée une intimité avec chaque objet, chaque chose qui l’entoure et l’inspire. Elle peint des scènes d’intérieurs de maisons, de ses ateliers de travail, de plantes, de la piscine, de la maison de son enfance ou encore de ses lits qui représentent les lieux les plus intimes. Des tableaux qui font partie de ses séries les plus connues du public.

L’artiste, qui noue une complicité attendrissante avec la nature, aime s’imbiber de toute sa beauté et porte une attention singulière aux paysages rocheux, aux falaises et aux plantes qu’elle représente sous un jour cinématographique. Elle va au plus profond dans son travail, vers l’intérieur, ce qui engendre une composition en trois dimensions, nous invitant ainsi à pénétrer ardemment dans sa toile et à faire partie de son processus créatif.

Elle peint à l’acrylique des croquis qu’elle transforme la plupart du temps en peinture en simulant le côté aquarelle, ce qui rend la peinture vivante et intense. Pour accentuer encore davantage cette vivacité, on retrouve dans tous ses tableaux, ses drippings, ces traînées de peinture qui coulent le long de la toile lorsque l’on peint et que généralement l’artiste efface. Cet aspect intentionnel génère un air instantané, live, comme si la toile venait d’être achevée à l’instant par l’artiste; une manière de faire vivre au visiteur les émotions intensément et de partager avec lui l’immédiat et le spontané du travail accompli.

Avec les couleurs terre et souvent un élément unique coloré qui surgit, Tamara plonge le spectateur dans ses périples autour du globe en le rapprochant des couleurs élémentaires de la nature. De ses toiles surgissent des formes noires indéfinissables, des formes figuratives combinées à des formes abstraites et souvent des vides. La majeure partie d’entre elles sont coupées de façon très aléatoire puis rassemblées et collées sur une toile blanche, tendue ensuite sur châssis. Un style qui semble inviter le spectateur à regarder à l’intérieur du cadre, au milieu de la toile, lui offrant une proximité confidentielle avec l’œuvre et l’incitant à l’examiner avec attention pour en capter chaque détail.

 Article rédigé par Elga Trad

Pour en savoir plus, cliquez ici