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Le musicien britannique Roger Waters, ancien membre de Pink Floyd, s’est récemment retrouvé au cœur d’une controverse lors de sa tournée en Amérique du Sud. Connu pour sa position critique envers le gouvernement israélien, Waters a fait l’objet d’accusations d’antisémitisme en Argentine.

Ces allégations sont apparues après que Waters a déclaré que "le lobby israélien" l’avait empêché de trouver un hébergement hôtelier à Buenos Aires et Montevideo. Il a exprimé ces préoccupations lors d’une interview avec le journal argentin Pagina 12, alléguant un boycott coordonné par des groupes pro-israéliens. Le musicien, en tournée avec son spectacle "This Is Not a Drill", a attiré l’attention non seulement pour ses performances mais aussi pour ses opinions politiques tranchées. En réponse aux affirmations de Waters, Carlos Broitman, un avocat argentin, a déposé une plainte contre lui auprès d’un tribunal fédéral. Broitman soutient que la visite de Waters en Argentine offre à l’artiste une occasion de diffuser des messages de haine et d’inciter potentiellement à des sentiments antisémites. L’Argentine, qui abrite la plus grande population juive d’Amérique latine, est particulièrement sensible à de telles questions.

En Uruguay, les dirigeants d’organisations juives ont également exprimé leur désapprobation. Les présidents du Comité central israélite et de l’ONG B’Nai B’Rith, respectivement Roby Schindler et Franklin Rosenfeld, ont ouvertement critiqué Waters. Ils l’accusent de propager la haine envers les juifs et ont menacé de lancer une campagne contre la chaîne d’hôtels Sofitel si celle-ci héberge le musicien.

La controverse a été alimentée par les actions passées de Waters, notamment le fait de faire voler un cochon gonflable avec l’Étoile de David lors de concerts et d’appeler à un boycott culturel d’Israël. Ces actions ont été interprétées par certains comme antisémites, bien que Waters ait constamment nié avoir des croyances antisémites, insistant sur le fait que ses critiques visaient uniquement les politiques du gouvernement israélien.

La situation s’est aggravée avec l’attaque du 7 octobre par le groupe islamiste Hamas en Israël, entraînant des pertes humaines significatives, y compris parmi les citoyens argentins. Les commentaires de Waters mettant en doute la véracité des déclarations d’Israël sur l’attaque ont ajouté à la tension.

La question a attiré l’attention internationale, le département d’État américain et le responsable de l’antisémitisme de l’Union européenne critiquant Waters pour l’utilisation de ce qu’ils considèrent comme des tropes antisémites. Waters, qui a également été scruté pour avoir porté un costume apparemment inspiré des nazis lors d’un concert à Berlin, a défendu ses actions comme des déclarations antifascistes. Cependant, ces actions ont été accueillies avec scepticisme et condamnées par divers groupes et responsables.

Alors que Waters poursuit sa tournée, prévue dans des pays tels que le Chili, le Pérou, le Costa Rica, la Colombie et l’Équateur, le débat entourant ses points de vue politiques et les accusations d’antisémitisme persistent, reflétant des tensions et des sensibilités plus larges liées au conflit israélo-palestinien.

Avec AFP