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En 1884, Étienne Dinet tombe amoureux de l’Algérie. Elle devient, pour lui, la source d’inspiration ultime. L’IMA invite son fidèle public à Paris à (re)découvrir l’œuvre du peintre, représentante des identités visuelles de l’Algérie de l’après-indépendance. L’exposition, réalisée en partenariat avec l’IMA-Tourcoing, se déroulera du 30 janvier au 9 juin 2024.

Algérien d’adoption, Étienne Dinet (1861-1929) est l’un des seuls peintres orientalistes à avoir échappé au reproche d’exotisme et au procès fait au regard colonial. Les œuvres du peintre, bientôt exposées à l’Institut du monde arabe à Paris, sont oniriques et chaleureuses. Elles comportent la magie de l’Orient ainsi que la complexité des relations humaines. Différents espaces accompagnent les personnages qu’il reproduit habitant des lieux divers; sous le ciel bleu, dans des intérieurs faits de pierres, d’amour et d’eau fraîche. Nous avons l’impression de suivre les regards, d’écouter le tambourin, de sourire aux couleurs, d’admirer les costumes artistiques et traditionnels et de voyager en chameau. Pourtant, les êtres qu’Étienne Dinet reproduit sont d’une vieille réalité. Ils semblent nous parler, nous raconter leurs histoires et l’histoire de leurs pays d’antan. La foi est au centre de son œuvre; elle se reflète à travers des reproductions de scènes ou tout simplement dans la vie et les gestes de tous les jours.

Étienne Dinet dessine les étapes de l’âge et de la vie dans tous les détails, plus loin que l’Orient: tout est là, les émotions, la dignité, le désespoir, l’affection, la pauvreté et la joie de vivre. Inspiré de Rembrandt et de Delacroix, le peintre recherche aussi la représentation réaliste des scènes de la vie. Ombres et lumières ponctuent ses tableaux et il en résulte une reproduction mêlant le rêve à la réalité.

Instagram: @mariechristine.tayah