Trois hommes du Hamas ont été tués dimanche par des tirs lors des funérailles d’un membre du mouvement islamiste dans un camp de réfugiés palestiniens dans le sud du Liban, a indiqué à l’AFP un responsable de la formation palestinienne accusant le Fatah rival. Le Hamas et le Fatah laïc du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie, sont à couteaux tirés depuis 2007 lorsque les islamistes ont pris le contrôle de la bande de Gaza au terme d’affrontements sanglants. " Des militants du [mouvement palestinien rival] Fatah ont tiré en direction du convoi funèbre " d’un Palestinien qui avait été tué dans une explosion vendredi dans ce même camp de Bourj al-Chemali, a accusé le responsable du Hamas Raafat al-Murra faisant état aussi de six blessés. Talal al-Abed Kassem, responsable des forces de sécurité, affiliées au Fatah, dans le camp, a de con côté indiqué que " le tireur n’est pas un membre du mouvement Fatah ni des forces de sécurité ", se disant " prêt à toute enquête ", selon l’agence de presse officielle libanaise ANI. Des éléments armés du Fatah et de Hamas, les deux principales factions palestiniennes, étaient déjà déployés dans le secteur avant les funérailles dimanche, selon un habitant du camp, où des personnes en deuil parcouraient les rues en scandant des slogans en faveur du Hamas. Un des habitants du camp de réfugiés palestinien a indiqué à l’AFP qu’une " dispute avait eu lieu à l’arrivée du convoi funèbre au cimetière du camp, quand soudain des coups de feu ont été tirés en direction de la foule ". " Après ça, on ne savait plus qui tirait sur qui ", a-t-il dit évoquant des coups de feu dans tous les sens. Un autre habitant du camp a raconté que " quand les tirs ont commencé, le cortège funèbre s’est retiré (…) et les gens ont fui les lieux ". Depuis, le climat est tendu et le mouvement Fatah est en état d’alerte, a-t-il ajouté. Vendredi soir, une forte explosion s’était produite dans le camp faisant un mort.
– Rivalité ancienne –
Le Hamas avait évoqué " un court-circuit dans un dépôt contenant des bonbonnes de gaz et des bouteilles d’oxygène destinées aux patients atteints du coronavirus ", tandis qu’une source militaire libanaise a indiqué que l’explosion a eu lieu dans un dépôt qui contient notamment des armes et munitions appartenant au Hamas. L’explosion a fait un mort, Hamza Chahine, a annoncé le Hamas samedi ajoutant que ce membre du mouvement effectuait " une mission ", sans plus de précisions et qu’il avait succombé à ses blessures. Le Liban accueille plus de 192.000 réfugiés palestiniens, pour la plupart dans les 12 camps du pays, selon des chiffres officiels datant de 2020. Ils vivent dans le dénuement dans des camps aux infrastructures en déliquescence. En vertu d’un accord de longue date, l’armée libanaise ne pénètre pas dans ces camps, où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes. Des armes sont aux mains des factions palestiniennes dans ces camps qui ont connu ces dernières décennies des attaques, des assassinats et des accrochages entre groupes armés rivaux. La présence armée des Palestiniens au Liban remonte aux années 1970, lorsque les guérillas palestiniennes ont commencé à lancer des opérations contre Israël depuis le Liban, avant le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. En 1982, après l’invasion israélienne du Liban, 11.000 combattants palestiniens ont quitté le pays. Le Fatah et le Hamas sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a remporté les dernières élections législatives palestiniennes en 2006 puis a chassé les combattants du Fatah laïc de la bande de Gaza l’année suivante.

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