Le gouvernement libanais a annoncé lundi avoir démantelé " 17 réseaux d’espionnage " travaillant pour " l’ennemi israélien ", lors d’une opération ayant mené à l’arrestation de 21 personnes, selon une source judiciaire. Les réseaux avaient un rôle " local " et " régional ", a assuré aux journalistes le ministre de l’Information par intérim, Abbas Halabi, à l’issue d’une réunion gouvernementale. Ces " dix-sept réseaux d’espionnage pour le compte de l’ennemi israélien ont été démantelés après des filatures ", a-t-il affirmé, sans préciser le nombre de personnes arrêtées. Au total, " 21 personnes " ont été arrêtées, a indiqué de son côté une source judiciaire, sous couvert de l’anonymat, à l’AFP. Elles " étaient chargées de recueillir des informations sur des sites militaires et sécuritaires affiliés au Hezbollah (mouvement armé chiite pro-iranien et ennemi d’Israël, NDLR) dans le sud du Liban, la banlieue sud de Beyrouth et la (vallée de la) Békaa ", a-t-elle assuré. Etaient aussi ciblés " des chefs de partis politiques " et de hauts responsables gouvernementaux, d’après elle. Les opérateurs des ces réseaux ont profité des " conditions de vie et sociales difficiles " connues par les Libanais, dont le pays traverse une profonde crise économique, ce qui a " facilité le recrutement pour ces missions ", selon la source. L’une des personnes suspectées est un membre du Hezbollah. Le mouvement chiite aurait refusé de le remettre à la justice libanaise, a-t-elle déclaré. Le journal libanais al-Akhbar, proche du Hezbollah, a indiqué pour sa part que des ressortissants libanais, palestiniens et syriens faisaient partie des personnes arrêtées. Au moins 12 d’entre elles " savaient " qu’elles travaillaient pour le compte d’Israël, les autres étant convaincues de fournir des informations à des entreprises internationales ou à des ONG, selon le média. Al-Akhbar affirme également que l’opération de filature et démantèlement a commencé il y a quatre semaines. Il s’agit de la plus grande opération de contre-espionnage menée au Liban contre des réseaux pro-Israéliens depuis 2009, selon le journal. " Le démantèlement de ces réseaux prouve une nouvelle fois l’importance de la sécurité préventive et de la coordination des différents appareils sécuritaires pour protéger le Liban ", a salué le Premier ministre libanais Najib Mikati, cité par M. Halabi. Entre avril 2009 et 2014, les autorités libanaises ont emprisonné plus de 100 personnes accusées d’espionnage pour le compte d’Israël, dont une majorité d’employés de l’armée ou des services de télécommunication. En 2006, une guerre destructrice a opposé l’Etat hébreu au Hezbollah, la plus puissante formation armée au Liban. Le conflit de 33 jours avait causé la mort de 1.200 personnes au Liban, pour la plupart des civils, et 160 Israéliens, en grande majorité des soldats. Depuis, les deux camps restent en état de guerre mais évitent tout embrasement. Récemment, en août 2021, les tensions sont montées d’un cran avec des échanges de tirs d’artillerie et de roquettes à la frontière libano-israélienne.

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