La Cour suprême fédérale d’Irak a suspendu dimanche " temporairement " la candidature de l’un des favoris du scrutin présidentiel, à la veille d’un vote des députés qui doivent élire le nouveau chef de l’Etat. Dans sa décision, la plus haute instance judiciaire d’Irak a dit avoir été saisie par des députés concernant une plainte portant sur la " non-constitutionnalité " de la candidature de M. Zebari, en raison notamment d’accusations de corruption. La suspension de M. Zebari est " temporaire ", le " temps (que la Cour, NDLR) tranche dans cette affaire ". Elle intervient à la veille d’une séance au Parlement durant laquelle les 329 députés doivent élire le nouveau président de la République. Les plaignants estiment que M. Zebari ne remplit pas les conditions requises par la Constitution pour devenir président de la République, à savoir " une bonne réputation et l’intégrité ", indique la Cour. Ils citent notamment son limogeage en 2016 par le Parlement lorsqu’il était ministre des Finances " en raison d’accusations liées à des faits de corruption financière et administrative ". La plainte cite aussi au moins deux autres affaires judiciaires impliquant l’ancien ministre de 68 ans, notamment quand il était chef de la diplomatie. Il serait aussi dans le viseur de la justice pour " abus de pouvoir " en lien avec " des sommes importantes dépensées concernant un bâtiment qui n’appartient pas à l’Etat ". Quelque 25 candidats sont en lice pour l’élection présidentielle, mais deux politiciens chevronnés se distinguent: M. Zebari, et le président sortant Barham Saleh, tous deux issus des deux partis rivaux dominant la région autonome du Kurdistan. M. Zebari, qui a été plusieurs fois ministre au pouvoir fédéral de Bagdad de 2003 à 2016, est un des hauts responsables de l’influent Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Première force au Parlement irakien avec 73 députés, le courant de l’incontournable leader chiite Moqtada Sadr a annoncé qu’il allait boycotter la séance de lundi. Dans un de ces revirements dont il a l’habitude, M. Sadr avait retiré vendredi son soutien à M. Zebari. " Si le candidat du PDK allié ne remplit pas les conditions (…) j’appelle les députés de la réforme à ne pas voter pour lui ", avait-il déclaré vendredi sur Twitter. gde-tgg/all

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