Neuf personnes, dont le fils du député hezbollahi, Ali Ammar, ont été tués et près de 2800 membres du Hezbollah (selon un premier bilan) ainsi que l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, ont été simultanément blessés mardi, à travers le Liban, dans une attaque israélienne technologique inédite, qui a ciblé leurs Pagers (bipeurs).
Parmi les neuf autres tués, Fatima Jaafar Abdallah, une fillette de 10 ans qui se trouvait près de son père, lorsque le Pager de ce dernier a explosé, Hussein Ayoub Fakih et Hussein Mantach, membres de la formation pro-iranienne. L’identité des autres victimes n’a pas été dévoilée.
Parmi les blessés, les fils du député Hassan Fadlallah et de Wafic Safa, responsable de l’unité de coordination du Hezb, selon des informations encore non confirmées. Le bilan des victimes a été fourni par le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, au cours d’une conférence de pesse qu’il a donnée en fin d’après-midi.
Il s’agit cependant, d’un bilan provisoire, de l’attaque menée par Israël, qui, grâce à une technologie de pointe, a réussi à faire exploser à distance les batteries des Pagers, ces appareils utilisés par le Hezb à la place des téléphones portables grâce auxquels Tel Aviv parvenait à localiser et à frapper ses cibles parmi les cadres de cette formation.
Dans un communiqué publié quelques heures après l’attaque, le Hezbollah a annoncé avoir ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de ces explosions simultanées. Dans un second communiqué, il a fait assumer à Israël la responsabilité de l’attaque et promis d’y riposter.
Selon la MTV qui cite des médias syriens, des attaques similaires ciblant des éléments du Hezbollah ont eu lieu également en Syrie.
La formation pro-iranienne a lancé un appel au don de sang, certains blessés étant dans un état critique. Elle a également demandé aux médias et aux internautes de ne pas diffuser de photos des victimes afin de les protéger contre de nouvelles attaques israéliennes.
Le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, a quitté en catastrophe le Sérail où se tenait un Conseil des ministres, afin de suivre les opérations de secours. Il a demandé à tous les employés des hôpitaux de santé de rejoindre leurs lieux de travail respectifs pour secourir les blessés. Un appel similaire a été lancé par le président de l’ordre des médecins, Youssef Bakhache, à tout le personnel médical des hôpitaux privés.
Les routes de la banlieue sud de Beyrouth ont été fermées à la circulation pour faciliter l’évacuation des blessés, dont un grand nombre a été transporté vers les hôpitaux privés de la capitale.
Dans un de ces établissements, plus de 500 personnes ont été admises aux urgences, a confié à Ici Beyrouth, un médecin qui y opère. Celui-ci a précisé que les blessés continuent d’affluer et qu’un grand nombre parmi eux est atteint aux yeux.
Un vent de panique a soufflé dans l’après-midi dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans plusieurs régions de la Békaa et du Liban-Sud, où le Hezbollah est fortement implanté, lorsque, sans raison apparente, des dizaines de personnes ont été projetées à terre, ensanglantées, à la suite de petites explosions d’origine inconnue.
Les médias locaux ont d’abord fait état d’"incidents de sécurité non déterminés". Il est ensuite apparu que toutes les victimes avaient ceci en commun: elles portaient sur elles des pagers, également appelés bipeurs, ces petits appareils de communication sans fil, utilisés essentiellement par le personnel de secours.
Selon le Wall Street Journal, certains porteurs de pagers se sont vite débarrassés de leur appareil lorsqu’ils ont senti qu’il était en surchauffe.
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