La haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a " condamné " lundi " l’exécution de masse ", samedi, de 81 condamnés à mort en Arabie saoudite. " Parmi ceux qui ont été décapités le 12 mars, 41 appartenaient à la minorité chiite et avaient participé à des manifestations contre le gouvernement en 2011-2012 en demandant de pouvoir participer davantage au processus politique, sept autres étaient yéménites et un syrien ", a détaillé Michelle Bachelet dans un communiqué.

Mme Bachelet a souligné, que selon les informations dont disposent ses services, certains des exécutés ont été condamnés à la suite de procès qui ne répondent pas aux normes internationales. Dans le cas des yéménites " les exécutions semblent liées à la guerre en cours au Yémen ", a-t-elle encore noté. " La mise en œuvre de la peine de mort à la suite de procès non équitables est interdite par les législations internationales en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire et peuvent être considérés comme des crimes de guerre ", a écrit l’ancienne présidente du Chili. Elle a rappelé que la peine de mort est incompatible avec les fondements des droits humains et que le fait de ne pas donner d’informations aux proches sur les circonstances de l’exécution peut être considéré comme de la torture et des mauvais traitements. Les autorités ont aussi l’obligation de rendre les corps des suppliciés à leur famille ou proches.

Mme Bachelet a également fait part de son inquiétude face à la législation saoudienne qui englobe " une définition très large " de ce qui représente du terrorisme et risque de " transformer en criminels, des gens qui exercent leur liberté d’expression et leur droit à manifester pacifiquement ". Elle a appelé Ryad à mettre fin aux exécutions, à déclarer un moratoire sur l’usage de la peine de mort et à commuer les peines des condamnés à mort. Elle a demandé aussi aux autorités de changer leur législation sur le terrorisme. Selon l’agence de presse officielle, les personnes exécutées – 73 Saoudiens, 7 Yéménites et un Syrien – sont accusées d’appartenance à plusieurs groupes " terroristes " parmi lesquels l’organisation jihadiste État islamique et les rebelles Houthis au Yémen. Elles ont tenté de fomenter plusieurs attaques dans le royaume, affirme l’agence, qui souligne également que 13 juges ont supervisé les procès.

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