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La Banque mondiale a annoncé avoir débloqué une enveloppe de 200 millions de dollars pour soutenir le secteur agroalimentaire au Liban.

Dans un communiqué publié jeudi, la BM a indiqué que son Conseil d’administration a approuvé un financement de 200 millions de dollars "pour améliorer la résilience des agriculteurs et des petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agroalimentaire libanais face aux multiples crises auxquelles le pays est confronté".

Cette aide s’inscrit dans le cadre du projet Green-Agri Food Transformation for Economic Recovery (GATE), qui soutient les investissements de nature à développer le secteur agricole, ainsi que les accès aux marchés.

Elle se justifie par les nombreux défis auxquels le secteur agricole libanais est confronté du fait d’un grand nombre de facteurs qui sont développés de manière exhaustive dans le communiqué, notamment la nécessité de "soutenir les 20 % de la population qui vivent de ce secteur et d’éviter un problème de sécurité alimentaire au Liban."

"Le secteur agricole joue un rôle-clé dans le déblocage de la croissance, la création d’emplois et l’amélioration des moyens de subsistance, en particulier dans les zones rurales", a commenté Jean-Christophe Carret, directeur de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, à l’occasion du déblocage de cette aide.

"En s’attaquant aux principaux défis auxquels sont confrontés les agriculteurs et les petites et moyennes entreprises agroalimentaires, le projet GATE offrira une bouée de sauvetage à un grand nombre d’agriculteurs et de PME vulnérables. Il soutiendra la reprise du secteur agroalimentaire libanais à court et moyen terme et ouvrira la voie à sa transformation durable", a-t-il ajouté.

Une série de projets

La BM a défini les projets ciblés par ce soutien financier. Il s’agit selon le communiqué des "investissements intelligents sur le plan climatique", ainsi que des infrastructures et des services, également intelligents sur le plan climatique "en vue du développement de l’agroalimentaire dans les zones rurales".

Le financement portera sur "la remise en état et la modernisation de certains systèmes d’irrigation, d’installations de gestion des eaux usées et des déchets solides, ainsi que de centres d’exposition pour les agriculteurs". Il permettra un réaménagement de routes, de desserte rurales et l’aménagement de lacs collinaires.

Dans ce contexte, diverses pratiques et fonctions (recensement agricole, carte de productivité des terres…), devraient être numérisées et les systèmes de promotion et de commercialisation des exportations agroalimentaires devraient être développés.

Toutes ces activités seront soumises, lors de leur mise en œuvre, à un contrôle strict, grâce aux dispositifs de surveillance inhérents à la Banque mondiale et au GATE.

Un cercle vertueux

Toujours selon le communiqué de la Banque mondiale, 80.000 agriculteurs (près de 50% du nombre total d’agriculteurs) dans les zones rurales du pays bénéficieront directement des diverses activités prévues dans le cadre du projet. Outre le financement, il s’agit du développement de leurs compétences, d’une amélioration des services assurés et des infrastructures.

Une attention particulière sera en outre accordée aux groupes vulnérables, notamment les femmes et les jeunes, qui bénéficieront d’une "égalité d’accès aux opportunités" offertes.

Près de 110 municipalités bénéficieront de la sorte des services fournis grâce à ce financement dont un autre avantage est la création d’environ 2.200 nouveaux emplois.

L’intérêt des activités prévues dans le cadre de ce projet réside dans le fait qu’elles favorisent un cercle vertueux bénéficiant à un large spectre de parties liées au secteur de l’agriculture.

Toujours selon le communiqué, un comité directeur sera mis en place "pour superviser la mise en œuvre des activités envisagées et régler les questions de nature politique qui pourraient émerger au cours de la phase d’exécution".

Ce comité sera co-présidé par les ministres de l’Agriculture, de l’Énergie et de l’eau, et de l’Économie et du Commerce.

L’exécution du projet a été confiée au Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR), alors que Kafalat sera en charge de la gestion des prêts accordés aux PME agroalimentaires.

Quant aux travaux d’infrastructure envisagés, ils seront menés par le Plan vert, en étroite coordination avec les conseils municipaux et les Fédérations de municipalités.

La Banque mondiale estime (ou peut-être espère) que ce projet renforcera la gestion du secteur agroalimentaire et la coopération entre toutes les institutions concernées "afin de garantir une approche coordonnée qui ouvrira la voie à des réformes plus larges".