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L’Union européenne (UE), premier soutien financier international à la Palestine, avait annoncé lundi après-midi, via un commissaire, la suspension des versements de son aide financière, à la suite du conflit qui fait rage entre le Hamas et Israël depuis samedi. Toutefois, mardi, la Commission européenne a rectifié le tir et a assuré procéder à un "réexamen urgent" de cette assistance.

L’Union européenne est le plus gros soutien financier des Palestiniens, avec un budget alloué d’un montant de 1,2 milliard d’euros de 2021 à 2024. Une enveloppe de 691 millions d’euros doit encore être octroyée pour l’année 2024. Or la guerre Hamas-Israël qui fait rage depuis samedi a failli changer la donne.

L’un des commissaires européens, Oliver Varhelyi, avait annoncé lundi sur son compte X (ex-Twitter) suspendre tous les paiements prévus dans le cadre de l’aide au développement de la Palestine. Or mardi après-midi, l’UE et le Golfe ont défendu un "soutien financier durable" aux Palestiniens. La Commission européenne a fait marche arrière et indiqué procéder à "un réexamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine".  " L’objectif de ce réexamen vise à s’assurer qu’aucun financement européen ne permette à une quelconque organisation terroriste de mener des attaques contre Israël", a-t-elle précisé. Quant à la suspension des paiements évoquée par M. Varhelyi, elle n’a pas lieu d’être", peut-on lire dans le texte.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est d’ailleurs étonné de la déclaration du commissaire Varhelyi, soulignant que ni celui-ci ni la Commission n’ont le pouvoir de suspendre ou de revoir l’aide aux Palestiniens sans l’aval des vingt-sept membres ou du Conseil.

Sur cette question, les Européens demeurent néanmoins partagés. La France a annoncé ne pas être "en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes", a communiqué mardi le Quai d’Orsay. "En 2022, la France a contribué à l’aide aux Palestiniens à hauteur de 95 millions d’euros", rappelle le texte.

L’Italie et la Belgique ont affirmé maintenir leurs aides. L’Espagne et l’Irlande ont réclamé que la Commission explique "l’absence de concertation et la nature des fonds impliqués". Quant à l’Allemagne et l’Autriche, elles ont arrêté les aides à la Palestine qui s’élèvent à quelque 144 millions d’euros.

2,16 milliards d’aide par an

Les Palestiniens de la Cisjordanie et de Gaza sont les plus grands bénéficiaires d’aide internationale par habitant dans le monde. 2,5 millions de personnes requièrent une aide humanitaire en Palestine.

Le chômage touche la moitié de la population, dont 75% des jeunes. 83% des actifs perçoivent des salaires en deçà de la rémunération minimale requise. Plus de 66% de la population dépend de l’aide humanitaire et vit sous le seuil de pauvreté.

Il faut dire que le montant de l’aide financière internationale au développement reçue par la Palestine est passé de 0,18 à 2,16 milliards de dollars entre 1994 et 2021.

L’UE est le plus grand bailleur de fonds pour le développement du Territoire palestinien, et le deuxième souscripteur au budget de l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).

D’autre part, de 2008 à 2017, les États-Unis ont attribué en moyenne 400 millions de dollars d’aide par an à l’Autorité palestinienne. Ils étaient également les premiers à fournir des fonds à l’UNRWA jusqu’en 2017, date à laquelle Donald Trump a arrêté cette assistance. Toutefois, en avril 2021, Joe Biden a décidé de reprendre l’aide à hauteur de 235 millions de dollars par an.

Financement des services essentiels

Il convient de noter à cet égard que sont financés les services qualifiés d’essentiels pour les dépenses de l’Autorité palestinienne telles que les salaires de fonctionnaires, des programmes dans le secteur de la santé et de l’éducation, des aides sociales pour les familles pauvres ou des projets pour la gouvernance démocratique, l’État de droit, l’eau et l’énergie. Ces aides ne financent pas le Hamas puisque tous les bénéficiaires de l’assistance doivent prouver que les aides ne sont pas redirigées vers les organisations dites terroristes.

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