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Les Libanais vivent désormais dans la psychose de la guerre, mais aussi et surtout des pénuries de divers produits. Les rumeurs se propagent, ravivant les craintes de manque de farine, d’essence, de gaz, de pain, de médicaments, de nourriture, et rythment leur quotidien déjà assez compliqué. Cependant, le ministre sortant de l’Economie, tout comme les importateurs et les syndicats, tentent de tranquilliser les citoyens en assurant qu’il n’y a pas encore lieu de s’alarmer à moins d’un blocus naval.

Pas de panique pour le moment, aucune pénurie n’est à craindre dans un avenir proche, malgré la guerre entre le Hamas et Israël et les tensions persistantes dans le sud du Liban. Les importateurs et les syndicats assurent que les stocks sont suffisants pour répondre aux besoins essentiels et qu’ils sont prêts à trouver des solutions rapides si la situation venait à se dégrader ou si un blocus naval était imposé au Liban.

A cet égard, le ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, contacté par Ici Beyrouth, a révélé qu’une réunion élargie concernant la sécurité alimentaire et la disponibilité de stocks des produits à la consommation se tiendra mardi après-midi avec tous les syndicats concernés.

Par ailleurs, il rappelle que cela fait plus d’un an que des rumeurs de tous genres enflent au sujet de différentes pénuries. "Or jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons manqué de rien. Nous avons de la farine et du blé pour au moins deux mois et des produits alimentaires pour plus de quatre mois". "Néanmoins, la seule crainte réside dans un blocus naval", relève le ministre.

 

Propos confirmés à Ici Beyrouth par le président du syndicat des minotiers, Ahmad Hoteit. "Le stock de blé disponible au Liban est suffisant pour deux mois. De plus, un bateau a déchargé du blé aujourd’hui, mardi, et deux autres navires sont prévus d’accoster au Liban cette semaine.

Gaz et carburants disponibles

Pour ce qui est des carburants, "les réserves disponibles sont moins importantes. Mais nous en avons et il n’y a aucune pénurie", assure le président de l’Association des sociétés importatrices de pétrole, Maroun Chammas, soulignant à Ici Beyrouth l’importance de maintenir un approvisionnement continu. "Si un blocus naval est imposé au Liban, la donne changera. Néanmoins, sans l’arrivée de navires, les réserves suffisent pour une quinzaine de jours", insiste-t-il

Il a indiqué qu’"avant la crise de 2019, le Liban avait des réserves pour quarante jours, mais aujourd’hui, avec les restrictions de paiement, les stocks sont réduits et suffisent pour quinze jours tout au plus, à condition que l’approvisionnement se poursuive et que les citoyens ne se précipitent pas dans les stations-service pour stocker de l’essence et du mazout".

Il a réitéré les craintes des armateurs quant à la poursuite des envois de navires pétroliers au Liban. Il a révélé que certains ont averti qu’ils pourraient cesser de desservir le Liban, tandis que d’autres ont imposé une police d’assurance couvrant les risques de guerre et une augmentation des coûts de transport. "Cela entraînera inévitablement une augmentation d’environ 40 dollars par tonne, un chiffre important", a-t-il expliqué à Ici Beyrouth. Pratiquement, cela signifiera une augmentation de 60 centimes pour 20 litres d’essence et de 70 centimes pour le diesel. Chammas a précisé que le coût de l’assurance pourrait varier en fonction de l’évolution du conflit, ce qui aurait évidemment un impact sur les prix à la pompe.

De son côté, le secrétaire du Syndicat des distributeurs de gaz, Jean Hatem, a également rassuré les citoyens en garantissant que les quantités de gaz disponibles au Liban sont suffisantes et qu’il n’est pas nécessaire que les citoyens se précipitent et fassent des stocks.

Il a certifié que les réservoirs des "sociétés importatrices de gaz sont pleins et qu’un navire déchargera une cargaison de 5.000 tonnes à la fin de la semaine". "Plus de six navires de gaz débarquent tous les mois au Liban, ce qui suffit à la demande locale", a-t-il relevé, avant de souligner que l’approvisionnement en gaz ne sera interrompu qu’en cas de blocus naval.

Faciliter le dédouanement

Par ailleurs, le président du syndicat des importateurs de produits alimentaires, Hani Bohsali, a rassuré quant aux stocks existants au Liban. Mais il a par ailleurs exhorté les ministères et départements concernés à prendre des mesures exceptionnelles et efficaces pour accélérer le dédouanement des produits alimentaires importés entreposés au port de Beyrouth et les remettre à leurs propriétaires. Ceux-ci pourront alors les stocker dans des entrepôts à l’abri de tout risque, compte tenu des circonstances délicates que traverse le Liban, afin de préserver la sécurité alimentaire des Libanais.

 

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