Écoutez l’article

Les portefeuilles électroniques ont le vent en poupe. L’offre semble avoir décollé au Liban. La demande suit timidement en attendant que le citoyen ordinaire se familiarise avec le produit financier.

La Banque du Liban (BDL) a agréé à ce jour treize portefeuilles électroniques, alors que d’autres demandes sont à l’étude.

Le portefeuille électronique, connu aussi sous le nom d’e-wallet ou porte-monnaie électronique, est un portefeuille virtuel pour effectuer des transactions en ligne, telles que des achats, des paiements ou des transferts d’argent. Il s’agit d’un outil numérique qui permet de stocker des informations financières ou bancaires, des cartes de crédit, de l’argent ou de la cryptomonnaie (monnaie numérique) de manière électronique. En d’autres termes, le porte-monnaie électronique offre une méthode pratique et sécurisée pour gérer de l’argent électroniquement.

Les circulaires 69 et 63

La BDL a habilité les banques et les sociétés de transferts de fonds à fournir le service du portefeuille électronique selon les conditions fixées par les circulaires 69 et 63 et leurs amendements ultérieurs. L’une des plus importantes conditions est l’approbation en amont, par la Banque centrale, des mécanismes techniques des applications informatiques utilisées pour la gestion du portemonnaie électronique.

Selon les dispositions de la circulaire, les fonds propres des fournisseurs de service de portefeuille électronique doivent s’élever au moins à dix milliards de livres à tout moment. Si ces entités enregistrent des pertes, elles doivent reconstituer leur capital dans un délai de six mois sous peine de se voir retirer leur licence d’exploitation.

La classe moyenne à supérieur

La BDL a fixé un plafond pour les fonds qui peuvent être disponibles dans le porte-monnaie électronique, où le total par personne à tout moment ne doit pas dépasser cent cinquante millions de livres ou trois mille dollars américains. Si le client est un commerçant ou pratique une profession libérale, le plafond des fonds disponibles dans le portefeuille est de quatre milliards de livres, soit cinq mille dollars. Par ailleurs, conformément aux normes internationales, le total des fonds envoyés par chaque client ne doit pas excéder quinze millions de livres libanaises par jour et cent cinquante millions de livres libanaises par mois pour les opérations effectuées en livres libanaises. Au cas où les transactions seraient conclues en devises étrangères, le plafond est de trois cents dollars par jour et trois mille dollars par mois.

Multiplateformes

De nombreux e-wallets sont multiplateformes, ce qui signifie que vous pouvez accéder à votre portefeuille électronique à partir de différents appareils grâce à des applications dédiées, des sites Web sécurisés ou même des solutions logicielles spécifiques à chaque plateforme.

Interrogé par Ici Beyrouth, André Gholam, PDG de Logica, société spécialisée en fintech et sécurité informatique, souligne que  "pour accéder à votre e-wallet depuis différents supports, il est important que celui-ci soit compatible avec les différentes plateformes et qu’il offre une synchronisation sécurisée entre les appareils pour assurer la cohérence des informations et des transactions".

En réponse à une question, André Gholam souligne que les smartphones peuvent être traçables et, dans certains cas, sujets à être décodés. La facilité avec laquelle cela peut se produire dépend de nombreux facteurs, y compris les mesures de sécurité mises en place, la manière dont l’appareil est utilisé et la protection physique dont il bénéficie.

Dans ce contexte, il recommande de choisir des e-wallets réputés et fiables qui offrent des mesures de sécurité robustes.

Il est important de noter que la sécurité des transactions et la confidentialité des données dépendent non seulement des mesures prises par les fournisseurs d’e-wallets, mais également des pratiques de sécurité adoptées par les utilisateurs, telles que la protection de leurs appareils contre les logiciels malveillants, l’utilisation de mots de passe forts et un suivi régulier des transactions pour détecter toute activité suspecte.

Le recours au paiement électronique est inévitable malgré la crise multidimensionnelle qui secoue le pays, depuis octobre 2019. L’explosion des achats en ligne et la dévaluation de la livre libanaise, nécessitant le port de liasses de billets pour accomplir des opérations marchandes au quotidien, sont autant de raisons qui ont remis les Libanais sur le chemin de l’inclusion financière.