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Un rapport d’assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) a jeté la lumière sur les "états désastreux" des départements des systèmes d’information (SI) dans les administrations fiscales et douanières du Liban.

Selon un rapport du FMI, il existe une inquiétude réelle et immédiate quant à l’effondrement des opérations des administrations fiscales et douanières du Liban. Les effectifs de la direction sur la TVA, de la direction des recettes et de l’administration des douanes libanaises sont "dangereusement bas". Il ne reste plus qu’un seul membre du personnel permanent du département des systèmes d’information (SI) au sein de l’administration des douanes libanaises (ADL) et aucun dans les directions des impôts.

Le centre informatique du ministère des Finances, qui fournit un soutien aux directions fiscales, a perdu près de la moitié de son personnel. Sans le soutien d’informaticiens qualifiés, la perte des systèmes d’information ou des données des agences fiscales est susceptible d’entraîner l’arrêt des opérations, infligeant des dommages économiques et fiscaux supplémentaires, peut-on lire dans le rapport d’assistance technique du FMI.

Recommandations

Le FMI encourage les autorités à intervenir pour protéger la continuité des fonctions critiques, en recourant aux pouvoirs d’urgence, si nécessaire.

Dans ce contexte, il a préconisé la mise en place d’un projet axé sur le maintien du personnel expérimenté existant et le recrutement d’un petit nombre de spécialistes clés au salaire du marché.

Cela inclurait, par exemple, en plus du personnel en informatique et analystes de données, des analystes de risques et des spécialistes des gros contribuables, y compris des auditeurs. De plus, il a suggéré d’acquérir les ressources indispensables pour les fonctions critiques, telles que le matériel et les logiciels informatiques clés.

Modèles obsolètes

Les administrations fiscales au Liban continuent de fonctionner selon des modèles organisationnels obsolètes et inefficaces avec des outils numériques caducs et une mauvaise utilisation des outils qui existent dans les douanes, a relevé le FMI.

Les autorités sont encouragées à envisager d’accélérer l’introduction d’une administration fiscale semi-autonome, offrant une plus grande flexibilité pour améliorer les salaires du personnel, et d’examiner l’utilisation des frais de service douanier pour soutenir la modernisation fiscale et douanière.

Une intervention immédiate est nécessaire pour stabiliser les opérations informatiques et assurer la continuité des opérations de base des directions de la TVA et des recettes.

Cette intervention doit commencer par le maintien d’un personnel informatique qualifié pour assurer l’administration de base des systèmes, comme la sauvegarde des bases de données critiques. Parmi ces employés, il faut des spécialistes capables d’administrer les plateformes SIGTAS en particulier, ainsi que la collection de systèmes informatiques développés sur mesure dont elle dépend (par exemple, la passerelle de collecte du ministère des Finances).

Les investissements nécessaires pour assurer un fonctionnement fiable des services informatiques clés, y compris les services de dépôts électroniques destinés aux gros contribuables, sont essentielles. Les pannes permanentes risquent d’avoir un impact négatif direct sur les recettes.

Recrutement difficile  

Les recommandations de recrutement formulées par le FMI sont difficiles à prendre en compte dans une conjoncture compliquée où le fonctionnement de l’Autorité de la Fonction publique est altéré et les salaires en vigueur dans le secteur public ne reflètent pas pleinement la valeur du travail et des compétences requises.

Avec le relèvement du taux de change de Sayrafa, la plateforme de change de la Banque du Liban, à 89.500 livres pour un dollar, la valeur des salaires du secteur public, à la base faible, s’est érodée dans une fourchette qui varie entre 5% et 15%. Cela sans compter l’hyperinflation, qui a atteint en 2023 un nombre à trois chiffres, soit environ 260%. Une hyperinflation, causée, par les coûts et par la dévaluation de la monnaie nationale.

Après l’effondrement de la livre, les salaires du secteur public ont perdu plus de 95% de leur valeur. Le gouvernement a voté à plusieurs reprises des augmentations des émoluments, sous forme d’allocations sociales provisoires. Toutes ces majorations n’ont cependant pas compensé plus de 15% de la valeur des salaires d’avant la crise.

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