Vingt-quatre heures après l’annonce faite par les Associations des sociétés importatrices de suspendre la livraison de carburant, en guise protestation contre la taxe exceptionnelle de 10% imposée aux entreprises ayant bénéficié de la politique de subventions instaurée par l’État en 2020 et 2021, une solution semble en vue.

Le président de l’association, Maroun Chammas, a ainsi assuré à Ici Beyrouth qu’il "n’y a pas de crise de carburant pour le moment". Il a expliqué que "suite à des réunions intensives avec plusieurs responsables concernés par le dossier, et sur la base des déclarations et des éclaircissements de plusieurs députés de différents blocs parlementaires, il semble que la taxe exceptionnelle de 10% imposée aux entreprises ayant bénéficié des subventions mises en place par l’intermédiaire de la Banque du Liban, porterait sur les bénéfices et non pas sur les ventes ou le volume d’affaires". "C’est un point positif", affirme-t-il.

Cela signifie que les montants qui devraient être payés sont nettement inférieurs à la somme estimée de 800 millions de dollars qui correspond à la taxe sur le volume d’affaires. "Nous attendons la mouture finale du budget qui devrait être publiée dans le Journal officiel dans les prochains jours", a ajouté M. Chammas.

Les sociétés importatrices devraient donc reprendre leurs livraisons de produits pétroliers dans les prochaines heures.

Selon certaines sources, ce serait le député Waël Abou Faour (PSP), soutenu par son collègue Georges Adwan (Forces libanaises), qui aurait introduit cet article au budget, à la dernière minute.

L’Énergie tire son épingle du jeu

Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a assuré pour sa part ne pas être responsable de la "confusion qui règne dans le secteur des carburants". Il a dit comprendre l’inquiétude des entreprises face à l’ambiguïté de cette taxe exceptionnelle. Le ministère a affirmé ne pas être "en mesure de défendre cette loi, ni de la réfuter". Dans ce contexte, il a indiqué dans un communiqué qu’il attend de voir ce qui "sera approuvé au Parlement de manière claire et définitive".

Pour le ministère de l’Énergie, "cette redevance exceptionnelle, si elle passe, doit être déduite des bénéfices réalisés et non des revenus ou de la valeur des quantités importées, puisque c’est le consommateur qui a bénéficié de la subvention et des tarifs réduits".

Jeudi, l’Association des minotiers et le Syndicat des bouchers ont contesté à leur tour l’imposition de cette redevance, assurant qu’"une taxe ne peut pas être imposée sur une politique adoptée par l’État".

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