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Après plusieurs heures d’obscurité totale au Liban, des signes d’espoir émergent alors qu’un plan en cinq étapes est en cours de mise en œuvre. Les installations essentielles commencent à être réapprovisionnées en électricité, mais il faudra encore plusieurs jours avant que les citoyens ne puissent bénéficier à nouveau de leurs sacro-saintes quatre heures quotidiennes de courant.

Samedi après-midi, à la suite de l’arrêt complet de la centrale de Zahrani, dernière centrale électrique encore en service, le Liban a été plongé dans l’obscurité totale pendant plusieurs heures, ce qui conduit à l’interruption de l’alimentation en électricité des installations vitales du pays, notamment l’aéroport, le port, les pompes à eau et les systèmes d’égouts.

En réponse à cette crise, le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, a pris les devants en élaborant un plan en cinq étapes sur un mois, visant à porter la capacité énergétique du réseau public à plus de 800 mégawatts. La première étape a consisté à contracter un prêt pour acheter le carburant stocké dans les installations pétrolières du Liban et à l’acheminer vers la centrale de Zahrani.

Par conséquent, l’une des unités de la centrale de Zahrani a pu être remise en service, grâce au transport de 5.000 kilolitres de gazole depuis les installations pétrolières de Zahrani, permettant ainsi de générer 150 mégawatts et de rétablir partiellement l’électricité dans les infrastructures vitales. Cependant, cette mesure ne permettra pas un rétablissement immédiat de l’électricité pour les citoyens, car elle se limite à l’alimentation des infrastructures essentielles de l’État, telles que le port, les principales pompes à eau et l’aéroport.

La deuxième étape, déjà en cours, consiste à transférer 100 mégawatts supplémentaires depuis les centrales hydroélectriques de l’Autorité du Litani vers le réseau public, portant ainsi la capacité énergétique à 300 mégawatts. Toutefois, cette augmentation ne durera pas au-delà du 25 août, car les réserves de carburant "empruntées" aux installations pétrolières seront alors épuisées.

M. Fayad affirme néanmoins qu’à partir du 26 août, "la troisième phase devrait commencer avec l’arrivée du navire Helen en provenance d’Égypte, transportant 30.000 tonnes de gazole, ce qui permettra aux centrales de Zahrani et de Deir Ammar d’atteindre une capacité de production proche de 600 mégawatts, de quoi rétablir l’approvisionnement en électricité des citoyens."

Cependant, pour garantir la continuité du plan, le ministère de l’Énergie et de l’Eau doit lancer un appel d’offres pour l’achat de carburant destiné à Électricité du Liban (EDL) et obtenir les 25,557 millions de dollars nécessaires à cet achat, provenant de la collecte des factures d’électricité.

Il est à noter que le 16 août, M. Fayad a soumis à la Banque centrale une demande d’ouverture d’un crédit documentaire en faveur de la société Sahara Energy pour couvrir les coûts de transport du gazole à bord du pétrolier Helen.

Du 6 au 30 septembre, la quatrième phase du plan sera lancée. Durant cette période, "60.000 tonnes de carburant, conformément à l’accord avec l’Irak, seront livrées au Liban".

La cinquième étape impliquera la poursuite de l’approvisionnement en carburant irakien et l’exploitation des moteurs à onduleur dans les centrales de Zouk et de Jiyeh par MEP. Cette phase permettra d’augmenter la capacité de production d’énergie de 200 mégawatts, portant ainsi la puissance totale du réseau à plus de 800 mégawatts.

Une aide algérienne immédiate

Par ailleurs, l’Algérie a décidé d’allouer des quantités de carburant à EDL. Lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre sortant Najib Mikati, le Premier ministre algérien, Nadir Larbawi, a exprimé "la volonté de son pays de fournir immédiatement du pétrole au Liban pour l’aider à surmonter du secteur électrique".

Dans ce cadre, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a reçu lundi l’ambassadeur d’Algérie au Liban, Rachid Belbaki. Celui-ci a réaffirmé le soutien total et absolu de l’Algérie au Liban, soulignant que la décision du président Tebboune d’approvisionner le Liban en carburant est une réponse naturelle aux circonstances exceptionnelles que traverse le pays.

Il convient de rappeler qu’EDL avait annoncé samedi que ses centrales électriques cesseraient de produire de l’électricité, le stock de gasoil étant complètement épuisé, malgré les mesures préventives mises en place depuis le 27 juillet et les nombreuses mises en garde du fournisseur public. Ces mesures avaient pour but de préserver les réserves de carburant afin de garantir une alimentation électrique aussi longtemps que possible pour les citoyens et les infrastructures vitales telles que l’aéroport, le port, les pompes à eau et les égouts.

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