Dix députés – Achraf Rifi, Michel Moawad, Fouad Makhzoumi, Ghassan Hasbani, Georges Okais, Adib Abdel Masih, Elias Hankash, Mark Daou, Bilal al-Héchaimi et Michel Douaihy – ont présenté, jeudi, une pétition, dans laquelle ils réclament la formation d’une commission parlementaire d’enquête qui se saisira du dossier "des transgressions et des actes de négligence constatés dans le cadre du dossier de l’électricité". Ils demandent aussi que soient donnés au juge d’instruction des pouvoirs lui permettant de mener les enquêtes nécessaires.

Les députés ont tenu une conférence de presse pour présenter leur initiative. Le texte de la pétition a été lu par le député Adib Abdel Massih.

Dans le document, il est indiqué qu’"il a été prouvé au cours des vingt dernières années que la résolution de la crise de l’électricité au Liban n’est pas d’ordre technique ni même financier". "Les organismes internationaux et arabes, gouvernementaux et non gouvernementaux, ont soumis des offres multiples et diverses, pour résoudre techniquement et financièrement la crise de l’électricité, aux gouvernements successifs, en particulier aux ministres successifs de l’Énergie, du Qatar, à Siemens, en passant par Aquapower en coopération avec le Fonds koweïtien pour le développement. Il est désormais clair que le problème réside dans l’absence de volonté réelle de tous ceux qui ont dirigé ce ministère de résoudre la crise de l’électricité, malgré les promesses faites", indique le texte. "Ceci s’explique, selon les députés, par une intention de dissimuler les opérations de corruption que ce soit au niveau de l’achat de carburant, de l’importation d’énergie, de l’entretien des usines ou de l’installation de nouvelles usines, ainsi que pour couvrir l’existence d’un marché noir de l’électricité à travers les générateurs qui génère des milliards de dollars".

Le texte rappelle qu’en 2002, "une loi a été promulguée par le Parlement concernant l’autorité de régulation, mais elle n’a toujours pas été mise en œuvre jusqu’à ce jour, parfois en raison de querelles politiques". Pour eux, elle n’a pas vu le jour à cause des appréhensions liées au transfert des pouvoirs du ministère à l’autorité en question". Le Conseil des ministres a également approuvé un plan électrique le 21 juin 2010, dont aucun élément n’a encore été mis en œuvre, rappellent-ils.

"Le 28 mars 2017, le gouvernement a approuvé un autre plan sous le nom de plan de sauvetage du secteur de l’électricité pour l’été 2017, qui prévoyait, dans sa première clause, la location d’énergie supplémentaire à partir de centrales flottantes d’une capacité de production comprise entre 800 et 1.000 mégawatts. Cet accord s’est révélé plus tard suspect et a coûté à l’État libanais plusieurs fois ce dont il avait besoin pour construire de nouvelles usines et leur mise en œuvre était plus que suspecte", notent-ils.