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La hausse des cours de l’or a profité à la Banque du Liban (BDL), qui a vu la valeur de ses réserves en lingots d’or augmenter. Selon un inventaire réalisé le 24 novembre 2022 par une société d’audit mandatée par le commissaire aux affaires extérieures de la BDL, en coordination avec le FMI, ces réserves s’élèvent à 9.222.000 lingots.

La valeur de l’or détenu par la BDL est passée de 13,57 milliards de dollars à la mi-décembre 2019 à environ 23,4 milliards de dollars fin août 2024. En clair, la Banque centrale a enregistré un bénéfice comptable de 9,83 milliards de dollars durant les années de crise, uniquement grâce à l’augmentation des prix mondiaux de l’or.

Ajustement comptable

L’appréciation de la valeur des réserves d’or de la Banque du Liban (BDL) peut, en théorie, améliorer sa solvabilité et embellir son bilan, mais elle ne résoudra pas la crise de liquidité actuelle. En principe, ni la BDL ni l’État libanais ne peuvent disposer de ces réserves sans une loi spécifique les y autorisant, abrogeant ainsi celle de 1986 qui les protège.

De plus, il est important de noter que seuls deux tiers des réserves d’or de la BDL sont stockés dans ses coffres au Liban, tandis qu’un tiers est conservé à la Réserve fédérale (Fed) des États-Unis.

Dans le même contexte, bien que le Liban puisse théoriquement accéder à ces réserves, le retrait ou le transfert est soumis à des procédures diplomatiques et financières complexes, surtout en cas de sanctions internationales, de restrictions légales ou de pressions économiques exercées par les États-Unis ou d’autres puissances occidentales.

L’once à 2647 $

Quelques minutes après l’annonce par la Réserve fédérale ou la Banque centrale américaine (Fed) le 18 septembre 2024 de l’abaissement de ses taux d’intérêt de 0,5 point de pourcentage, à 4,75-5%, un abaissement plus important que prévu et plus important que celui de 0,25% de la Banque centrale européenne (BCE), le cours du métal jaune a enregistré une hausse de 1,3% pour atteindre 2.600 dollars l’once. Dimanche, soit quatre jours après l’annonce par la réunion de la Fed, l’once d’or se traitait à 2.647 dollars. Le cours de l’or affiche une performance de plus de 25% depuis le début de 2024, après avoir accusé une hausse de plus de 13% en 2023.    

Un lien de causalité

Alors que la Fed entame un cycle progressif de baisse des taux d’intérêt dans les mois à venir, dans le but d’éviter un "atterrissage brutal" de l’économie américaine, cela entraînera une nouvelle hausse des prix de l’or à l’échelle mondiale. Cette corrélation inverse entre les taux d’intérêt et l’or s’explique par la diminution du "rendement alternatif" des actifs générant des intérêts (comme les obligations), rendant ainsi l’or plus attractif pour les investisseurs.

Il est important de rappeler que la Fed poursuit un mandat dual, axé sur la stabilité des prix et le plein emploi. Après avoir réussi à maîtriser l’inflation dans la phase précédente (qui s’est terminée le 18 septembre), elle se concentre désormais sur le marché de l’emploi, amorçant ainsi une phase de "politique d’assouplissement monétaire".

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