Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont conseillé à leurs ressortissants d’éviter de se rendre au Liban en raison de la situation tendue après l’opération Déluge Al-Aqsa lancée par le Hamas. La compagnie aérienne libanaise a, quant à elle, redirigé cinq de ses 24 avions vers l’aéroport d’Istanbul – une "mesure préventive" temporaire.

La France a rejoint mardi plusieurs pays occidentaux pour recommander à ses ressortissants d’éviter de se rendre au Liban, la situation en matière de sécurité restant tendue et certaines compagnies aériennes ayant suspendu leurs vols.

Depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre, qui a déclenché la guerre entre Israël et les militants basés à Gaza, la frontière israélo-libanaise est le théâtre d’incidents quotidiens impliquant le Hezbollah ou des groupes palestiniens, dont le Hamas.

Au moins 18 personnes ont été tuées du côté libanais, dont un journaliste de Reuters et deux autres civils, tandis que du côté israélien, au moins trois personnes ont été tuées.

" Compte tenu des tensions sécuritaires dans la région et en particulier à la frontière sud du Liban, il est déconseillé aux voyageurs français qui prévoient de se rendre au Liban de le faire ", a déclaré le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son site.

La France a mis en garde lundi les autorités libanaises contre une guerre avec Israël, et les États-Unis ont exhorté le Hezbollah à rester en dehors du conflit.

Le Hezbollah, allié du Hamas, a jusqu’à présent limité ses attaques transfrontalières, mais les analystes estiment que ce groupe soutenu par l’Iran et doté d’un puissant arsenal pourrait ouvrir un front avec Israël si ce dernier envahissait la bande de Gaza.

Swiss International Air Lines a déclaré lundi qu’elle suspendait ses vols entre la Suisse et Beyrouth jusqu’au 28 octobre en raison des troubles à la frontière.

La compagnie allemande Lufthansa a suspendu ses vols jusqu’au 22 octobre, selon son site web.

Middle East Airlines, la compagnie nationale libanaise, a transféré cinq de ses 24 avions à l’aéroport d’Istanbul comme " mesure préventive " temporaire à la lumière des développements régionaux, a-t-elle déclaré lundi.

Durant le conflit de 2006 entre Israël et le Hezbollah, l’unique aéroport international du Liban, situé à Beyrouth, a été détruit par les forces israéliennes.

" Les événements au Liban évoluent rapidement. La situation peut se détériorer brusquement et sans préavis ", a déclaré la Grande-Bretagne dans ses conseils aux voyageurs, dont la dernière mise à jour date de lundi.

" L’ambassade britannique a temporairement évacué les membres de la famille du personnel ", indique le site web du gouvernement, qui déconseille " tout voyage dans certaines parties du Liban ", notamment les zones frontalières, et " tout voyage, sauf essentiel, dans le reste du Liban ".

Le Canada a conseillé à ses citoyens d' "éviter tout voyage non essentiel au Liban ", citant " une situation sécuritaire imprévisible " et le " conflit armé avec Israël ". Dans un mail envoyé aux Canadiens enregistrés au Liban, l’ambassade canadienne a conseillé à ses ressortissants " d’envisager de quitter le pays par des moyens commerciaux tant que des options sont encore disponibles ".

L’Espagne a également déconseillé les voyages non essentiels.

Dimanche, l’Allemagne a demandé à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban en raison d’une " escalade de la violence " à la suite des attaques du Hamas contre Israël. L’avertissement aux voyageurs est le niveau le plus élevé émis par le gouvernement allemand.

L’Australie a conseillé à ses ressortissants de ne pas se rendre au Liban: " Reconsidérez votre décision de voyager au Liban en raison des conditions de sécurité actuelles. "

" Si vous souhaitez partir, vous devez envisager la première option disponible ", peut-on lire sur le site web Smartraveller du gouvernement australien.

Maria Chami avec AFP