Des milliers de civils palestiniens fuient les combats entre l’armée israélienne et le Hamas dans le nord de la bande de Gaza. Des pourparlers pour une trêve humanitaire ont lieu au Qatar, avec des discussions sur la libération des otages et l’acheminement d’aide à Gaza. Une conférence internationale humanitaire organisée à Paris a permis d’atteindre un milliard d’euros d’engagement destiné à répondre  aux besoins de l’ONU pour aider la population des Territoires palestiniens.

Des milliers de civils palestiniens ont une nouvelle fois fui jeudi le nord de la bande de Gaza en ruines où bombardements et combats au sol entre l’armée israélienne et le Hamas font rage, au moment où des pourparlers pour une trêve humanitaire ont lieu au Qatar.

Après plus d’un mois de frappes israéliennes, en représailles à l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, plusieurs centaines de milliers de civils, selon l’ONU, restent piégés dans une situation humanitaire désastreuse dans le nord de la bande de Gaza.

Jeudi, comme la veille, une foule d’hommes et de femmes à pied, portant leurs enfants dans les bras, les mains vides ou emportant de petits baluchons, ont envahi la route menant vers le sud, selon un journaliste de l’AFP.

Selon Israël, 50.000 personnes fuyant les combats sont passées par " un couloir d’évacuation " sécurisé ouvert pendant plusieurs heures lors de " pauses tactiques " de l’armée, soit autant que la veille.

En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre, selon les autorités, en majorité des civils tués le jour de l’attaque, d’une violence et d’une ampleur inédites depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948. En outre, 239 personnes ont été enlevées et sont retenues à Gaza.

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens ont fait 10.812 morts, essentiellement des civils incluant 4.412 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu’Israël exclut tout cessez-le-feu sans la libération préalable des otages, les chefs du Mossad israélien David Barnea et de la CIA américaine Bill Burns ont discuté avec les responsables qataris à Doha d’une " éventuelle trêve humanitaire " dans le territoire, selon un responsable au fait des pourparlers.

Les discussions portent aussi sur " la libération des otages et davantage d’aides entrant à Gaza ", a dit à l’AFP ce responsable, sous couvert d’anonymat, précisant qu’elles avaient " bien progressé vers un accord ".

Une source proche du Hamas à Gaza avait indiqué mercredi à l’AFP que des négociations menées par le Qatar portaient sur la libération de douze otages, incluant six Américains, en échange d’une trêve humanitaire de trois jours.

Le Jihad islamique, allié au Hamas à Gaza, a indiqué dans une vidéo jeudi qu’il était prêt à libérer deux otages israéliens, une femme septuagénaire et un adolescent, " si les conditions sécuritaires sont réunies ".

Le Hamas a lui annoncé que son chef, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, s’était rendu jeudi en Egypte pour des discussions avec le chef du service de renseignement égyptien, le général Abbas Kamel, sur Gaza où la situation humanitaire se dégrade de jour en jour selon les ONG.

C’est " plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité ", a affirmé jeudi l’UNRWA, dont le patron Philippe Lazzarini a participé à une conférence internationale humanitaire organisée à Paris par le président français Emmanuel Macron.

Cette conférence a permis d’atteindre un milliard d’euros d’engagements, destiné à répondre notamment aux besoins de l’ONU pour aider la population des Territoires palestiniens, estimés à 1,2 milliard de dollars jusqu’à fin 2023.

En Cisjordanie occupée, où les violences se multiplient, 18 Palestiniens ont été tués jeudi dans plusieurs localités, dont 14 lors d’un raid israélien dans la ville de Jénine, bastion des groupes armés, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.

Selon l’ONU, 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont été déplacées par la guerre. Des centaines de milliers de réfugiés en détresse s’entassent dans le sud, où les réserves alimentaires baissent dangereusement, selon l’ONU.

Avec AFP