Les attaques menées par l’État hébreu avec des bombes au phosphore blanc sur Gaza et le Liban-Sud, en réaction aux attaques contre des positions israéliennes, ont un effet néfaste sur la santé. Quels sont précisément ces effets? Comment peut-on les identifier? Quelles mesures de prise en charge médicale doivent être envisagées? Les recommandations du ministère libanais de la Santé.

Qu’est-ce que le phosphore blanc?

Le phosphore blanc est une substance chimique dont l’utilisation est interdite dans les opérations militaires. Exposée à l’oxygène, elle s’enflamme. Cette réaction chimique génère une chaleur intense pouvant atteindre les 800°C. Elle produit également une lumière et une fumée blanche dense, comme elle dégage une odeur semblable à celle de l’ail.

Les dégâts

Au contact de la peau, le phosphore blanc peut provoquer des brûlures graves et profondes, à l’apparence jaunâtre. Ces lésions peuvent atteindre les os. Les brûlures au phosphore blanc sont lentes à guérir et peuvent provoquer des infections. Si tous les fragments de phosphore blanc ne sont pas éliminés, les lésions peuvent s’aggraver après le traitement, sachant que ces particules peuvent aussi se rallumer si elles sont exposées à l’oxygène.

Inhalée, la fumée de combustion du phosphore blanc entraîne une irritation des voies respiratoires, provoquant des crises de toux, comme elle peut endommager le système respiratoire.

Au contact des yeux, cette fumée peut provoquer un blépharospasme (spasme des muscles de la paupière), un larmoiement, une hypersensibilité à la lumière (photophobie) et, dans des cas plus graves, une perforation de la cornée ou une inflammation oculaire.

Dans certains cas, l’exposition au phosphore blanc peut provoquer une défaillance des organes vitaux.

Voies d’exposition

Le phosphore blanc peut être absorbé par l’organisme par inhalation de ses vapeurs, par la consommation d’aliments, de poissons ou d’oiseaux pris dans des sites contaminés, mais aussi au contact d’une surface contaminée, ou encore en buvant ou en nageant dans une eau infectée.

Premiers secours

Le secouriste doit porter une combinaison de protection privée. Il doit commencer par éloigner la personne de la zone d’exposition. Il doit, par la suite, lui ôter ses vêtements et lui placer sur la bouche et le nez un torchon humide. Une fois arrivés dans un endroit sûr, il faut se débarrasser des vêtements et des masques en les plaçant dans des sacs hermétiquement fermés.

Prise en charge

En cas d’exposition des yeux au phosphore blanc, il est conseillé de les rincer abondamment à l’eau fraîche pendant au moins quinze minutes. Ensuite, l’application de compresses humides sur les yeux est recommandée pour empêcher que les particules du phosphore blanc ne se rallument. Il est crucial d’éviter l’utilisation de crèmes huileuses ou grasses sur les yeux, car cela favoriserait l’absorption de cette substance chimique.

Si le phosphore blanc a été inhalé, il est important de surveiller étroitement la respiration et le pouls, tout en veillant à ce que les voies respiratoires ne soient pas obstruées. En présence de difficultés respiratoires, il est recommandé d’administrer une oxygénothérapie, consistant en l’apport d’oxygène pour assurer une oxygénation adéquate.

En cas d’exposition cutanée au phosphore blanc, il est recommandé d’immerger la zone touchée dans l’eau afin d’éliminer les particules de phosphore. Si celles-ci sont visibles, il faut les extraire soigneusement et les mettre dans de l’eau pour empêcher qu’elles s’enflamment.

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