Alors que la situation devient intenable à Gaza, le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Les deux hommes ont abordé la guerre à Gaza et l’entrée de la Suède dans l’Otan. 

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a longuement rencontré samedi à Istanbul le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors de la première étape de sa nouvelle tournée au Proche-Orient qui se poursuit par une brève escale en Grèce.

L’entretien, dans l’une des résidences présidentielles sur le Bosphore, a duré plus de 75 minutes, selon des sources diplomatiques américaines, après une première rencontre de M. Blinken avec son homologue turc Hakan Fidan.

Ce dernier, selon une source diplomatique, a plaidé pour "un cessez-le-feu immédiat" dans le territoire palestinien de Gaza.

M. Erdogan, qui dénonce le soutien des États-Unis à Israël et qualifie ce dernier d’État "terroriste", avait boudé la précédente visite à Ankara de M. Blinken en novembre.

Les échanges avec le président turc ont porté sur la situation à Gaza et sur l’entrée de la Suède dans l’Otan, selon un communiqué du Département d’État.

M. Blinken a insisté auprès de son hôte sur "la nécessité d’empêcher le conflit de s’étendre, d’accroître l’aide humanitaire, de réduire les victimes civiles, de travailler à une paix régionale durable et d’avancer vers l’établissement d’un État palestinien".

Par ailleurs, selon le bref communiqué, le responsable américain a appelé à "finaliser (le processus) d’adhésion de la Suède à l’Otan", à laquelle manque toujours l’accord de la Turquie et de la Hongrie.

Après une brève escale en Crète samedi soir, M. Blinken doit se rendre en Jordanie, puis en Israël, en Cisjordanie occupée et dans d’autres pays de la région pour tenter d’éviter un embrasement régional, trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

M. Blinken veut appeler ses interlocuteurs à user de leurs canaux de communication avec l’Iran pour faire entendre que les États-Unis ne cherchent pas l’escalade, mais qu’ils défendront leurs intérêts quand ils sont attaqués, selon un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat.

En Syrie et en Irak, les attaques contre des bases militaires américaines ont augmenté ces dernières semaines et les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, multiplient les attaques en mer Rouge contre les navires commerciaux, afin d’entraver le trafic maritime international en "soutien" aux Palestiniens.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP