Au 92ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les bombardements intensifs israéliens se poursuivent sur Gaza. Sans refuge, la population manque de tout alors que les médiations internationales patinent. 

L’armée de l’air israélienne a mené de nouvelles frappes samedi sur la bande de Gaza assiégée et dévastée, où des dizaines de Palestiniens ont péri ces dernières 24 heures, l’ONU qualifiant le territoire de "lieu de mort inhabitable".

La guerre sans répit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui entre dimanche dans son quatrième mois, suscite les craintes d’un débordement avec la multiplication des violences à la frontière israélo-libanaise, mais aussi en Irak, en Syrie et en mer Rouge.

L’incessant pilonnage israélien a fait 22.722 morts à Gaza, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, et plus de 58.000 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza. Parmi eux, 122 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, d’après cette source.

"Cycle de la mort"

Selon des journalistes de l’AFP, des frappes ont aussi ciblé la nuit et tôt samedi Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza où ont afflué des centaines de milliers de Palestiniens fuyant les opérations militaires plus au nord.

L’offensive israélienne a rasé des quartiers entiers de Gaza et déplacé 1,9 million de personnes –  85% de la population d’après l’ONU – qui manquent d’eau, de nourriture, de médicaments et de soins, avec des hôpitaux pour la plupart hors-service.

Selon l’Unicef, les combats, la malnutrition et la situation sanitaire ont créé " un cycle de la mort qui menace plus de 1,1 million d’enfants " dans ce petit territoire surpeuplé et paupérisé, déjà soumis par Israël à un blocus aérien, maritime et terrestre depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas, en 2007.

" Israël a proclamé son objectif d’éradiquer le Hamas. Il doit y avoir un autre moyen d’éradiquer le Hamas qui ne provoquerait pas autant de morts ", a également plaidé samedi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, en visite au Liban.

Haniyeh appelle Blinken à mettre fin à la guerre

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée au Moyen-Orient pour la quatrième fois depuis le 7 octobre, de se concentrer sur "la fin" de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza.

"Nous espérons […] qu’il se concentrera cette fois-ci sur la fin de l’agression, en vue de mettre fin à l’occupation de l’ensemble de la terre palestinienne", a déclaré M. Haniyeh dans une vidéo publiée vendredi soir par son bureau.

L’avenir de la bande de Gaza " sera " déterminé par le peuple palestinien et non par Israël ", a pour sa part déclaré samedi Hussein al-Sheikh, un haut responsable de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, en réponse aux pistes pour l’après-guerre présentées jeudi par M. Gallant, prônant que l’administration de Gaza soit confiée à des " entités palestiniennes " mais excluant le Hamas. " Tous les scénarios proposés " par Israël " ne mèneront qu’à l’échec ", a-t-il insisté sur X.

Blinken rencontre Erdogan à Istanbul

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a longuement rencontré samedi à Istanbul le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors de la première étape de sa nouvelle tournée au Proche-Orient.

L’entretien, dans l’une des résidences présidentielles sur le Bosphore, a duré plus de 75 minutes, selon des sources diplomatiques américaines, après une première rencontre de M. Blinken avec son homologue turc Hakan Fidan.

Ce dernier, selon une source diplomatique, a plaidé pour "un cessez-le-feu immédiat" dans le territoire palestinien de Gaza.

M. Blinken a insisté auprès de son hôte sur "la nécessité d’empêcher le conflit de s’étendre, d’accroître l’aide humanitaire, de réduire les victimes civiles, de travailler à une paix régionale durable et d’avancer vers l’établissement d’un État palestinien".

Colonna exhorte l’Iran à cesser ses "actions déstabilisatrices"

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a appelé samedi son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian pour exhorter "l’Iran et ses affidés" à cesser "immédiatement" leurs "actions déstabilisatrices".