Au 107ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël, le Hamas a délivré un document livrant sa version des faits concernant le 7 octobre et a demandé l’arrêt de "l’agression israélienne". Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a opposé un refus total à ce qu’il considère comme la demande de "reddition" du Hamas. 

Le Hamas a admis dimanche pour la première fois des "erreurs" ayant provoqué la mort de civils pendant son attaque contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché une guerre dans la bande de Gaza où le bilan humain a dépassé les 25.000 morts.

Sur le terrain, le mouvement islamiste a rapporté de nombreuses frappes aériennes et tirs d’artillerie, notamment à Khan Younès, la grande ville du sud, désormais épicentre des combats au 107e jour de guerre.

"Arrêt immédiat de l’agression"

Dans un document de près de 20 pages qui livre sa "version des faits", le Hamas assure que l’opération "déluge d’al-Aqsa" était une "étape nécessaire" et une "réponse normale" face à l’occupation israélienne.

"Peut-être que des erreurs ont eu lieu" dans le "chaos" provoqué par "l’effondrement soudain de l’appareil sécuritaire et militaire" à la frontière entre Israël et Gaza, reconnaît le mouvement.

Mais il nie avoir visé des civils, si ce n’est "par accident, et au cours de confrontations avec les forces d’occupation".

Dans son document, le Hamas, exige "l’arrêt immédiat de l’agression israélienne" alors qu’Israël, qui a pour objectif d’"anéantir" le mouvement islamiste à Gaza, refuse tout arrêt des combats sans la libération des otages.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a "catégoriquement" rejeté les "conditions" du Hamas qui exige selon lui "la fin de la guerre, le retrait de nos forces de Gaza" et "la libération de tous les meurtriers et violeurs".

Le Hamas affirme par ailleurs que le "peuple palestinien" peut "décider de l’avenir" du territoire et rejette les "projets internationaux ou israéliens".

Risque d’épidémie

Dans un territoire en partie dévasté par les combats, la population est exposée au risque de famine et d’épidémies, alerte l’ONU selon qui au moins 1,7 des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés.

Dimanche, des dizaines de déplacés, bidons à la main, ont patienté lors d’une distribution d’eau organisée par Médecins sans frontières à Rafah, dans l’extrême-sud de Gaza, où se sont réfugiés des centaines de milliers de personnes, a constaté l’AFP.

D’après le ministère de la Santé de Gaza, il n’y a eu "aucun progrès" pour augmenter les livraisons d’aide humanitaire au territoire assiégé. Le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien qui coordonne les "activités civiles" de l’armée dans les territoires occupés, a indiqué que 260 camions chargés d’aide étaient entrés à Gaza dimanche, soit "le plus grand nombre (de véhicules) depuis le début de la guerre".

A Khan Younès, l’armée israélienne a annoncé samedi avoir "éliminé des terroristes" et découvert un tunnel dans lequel "une vingtaine d’otages" avaient été enfermés avec "peu d’oxygène et une humidité épouvantable". Les soldats y ont trouvé des dessins réalisés par une enfant captive de cinq ans.

L’armée mène également des opérations autour de Jabaliya (nord), d’après des témoins.

Regain de violence

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît aussi un regain de violences à un niveau inédit depuis près de 20 ans. L’armée israélienne y a mené des opérations meurtrières ces derniers jours, détruisant à Hébron les maisons de deux combattants palestiniens.

Selon l’Autorité palestinienne, depuis le 7 octobre, au moins 364 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie.