Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape de sa tournée au Proche-Orient pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve des combats meurtriers entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Lors de sa tournée, M. Blinken va appuyer le projet élaboré par les médiateurs qataris, américains et égyptiens à Paris fin janvier, qui doit encore être approuvé par le Hamas et Israël.

Alors que la guerre qui a dévasté le territoire palestinien va entrer mercredi dans son cinquième mois, 128 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées en 24 heures, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas.

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a accusé l’armée israélienne d’une frappe navale sur un convoi d’aide alimentaire qui s’apprêtait à entrer dans le nord de Gaza.

De son côté, l’armée a indiqué avoir mené des "aids ciblés" dans le nord et le centre du territoire, et tué "des dizaines de terroristes qui tendaient des embuscades" à Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza, qui abrite, selon Israël, des responsables du mouvement islamiste palestinien.

Des frappes ont aussi visé Rafah, à l’extrême sud du territoire, une ville qui comptait 270.000 habitants avant la guerre, où s’entassent à présent dans des conditions désespérées plus de 1,3 million de personnes ayant fui les combats, selon l’ONU.

La ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l’Égypte, pourrait être le prochain objectif d’Israël qui affirme vouloir "anéantir" le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a estimé lundi qu’une "victoire totale" de l’armée à Gaza porterait un "coup fatal" au Hamas, mais aussi à l’Iran et à ses alliés.

En parallèle, les tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, après celle d’une semaine, fin novembre, qui avait permis la libération d’une centaine d’otages retenus à Gaza et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

Les États-Unis continuent à soutenir "le droit d’Israël à se défendre" mais affichent une frustration croissante envers leur allié.

En Israël, M. Blinken plaidera pour une augmentation des volumes de nourriture, d’eau et de médicaments entrant dans la bande de Gaza. Le territoire, plongé dans une crise humanitaire majeure, est totalement assiégé depuis le 9 octobre par Israël, qui contrôle l’entrée de l’aide.

Selon une source du Hamas, la proposition actuellement sur la table prévoit notamment une trêve de six semaines, durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

La guerre à Gaza a provoqué un regain de tension en Cisjordanie, où l’Autorité palestinienne accuse des colons extrémistes de violences meurtrières à l’encontre des Palestiniens.

"Les violences des colons doivent cesser", a déclaré lundi le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, en visite en Israël. "Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza ni en dehors de Cisjordanie", a-t-il ajouté après avoir rencontré M. Netanyahou.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé lundi la création d’un comité indépendant chargé d’évaluer la "neutralité" de l’Unrwa. Israël a déclaré qu’il prouverait les "liens de l’Unrwa avec le terrorisme".

L’Espagne a annoncé lundi le déblocage d’une aide d’urgence de 3,5 millions d’euros pour l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, dont le bon fonctionnement est menacé par la suspension du financement de nombreux pays après les accusations d’Israël.

Maria Chami, avec AFP