La campagne antipolio a débuté samedi dans le centre de la bande de Gaza, a annoncé à l’AFP un responsable, à la veille d’une "pause humanitaire" annoncée par l’ONU pour permettre de vacciner les enfants malgré la guerre qui ravage le territoire palestinien depuis près de onze mois.

"Des équipes du ministère de la Santé, de l’Unrwa et des ONG ont débuté samedi la campagne de vaccination contre la polio dans le centre de la bande de Gaza", a déclaré le docteur Moussa Abed, directeur des premiers soins au sein du ministère de la Santé de Gaza.

Un premier cas de polio a été récemment confirmé chez un enfant de dix mois dans la bande de Gaza, où cette maladie avait été éradiquée il y a vingt-cinq ans.

En raison de la guerre, l’ONU a envoyé 1,2 million de vaccins à avaler sous forme de gouttes.

Des parents ayant administré la première dose orale de deux gouttes – il faut deux doses de vaccin à un mois d’intervalle – ont raconté à l’AFP s’être présentés notamment par crainte d’épidémies parmi les enfants du petit territoire de 2,4 millions d’habitants, quasiment tous déplacés depuis le début de la guerre.

Aïd Abou Taha, 33 ans, a accompagné son fils de onze mois. "Je suis venu parce que j’ai très peur pour lui", a-t-il dit à l’AFP.

"Cette campagne de vaccination contre la polio est très importante, surtout parce qu’il y a de plus en plus de déplacés qui s’entassent et qu’il y a des épidémies qui se répandent parmi les enfants", a-t-il ajouté.

Bakr Dib, 35 ans, est également venu faire vacciner ses enfants de trois, cinq et huit ans.

"Au début, j’ai hésité. J’avais très peur que ce vaccin ne soit pas sûr, mais quand j’ai vu que tout le monde se rendait au centre de vaccination, j’ai été rassuré et je suis venu aussi", a-t-il dit.

"Depuis le début de la guerre, mes enfants ont attrapé plusieurs maladies parce qu’on ne pouvait pas assurer une bonne hygiène en temps de guerre", a-t-il ajouté.

Jeudi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé que les autorités israéliennes avaient accepté une série de "pauses humanitaires" de trois journées chacune dans le centre, le sud et le nord de Gaza, pour permettre de lancer dimanche la vaccination de 640.000 enfants contre la polio.

En raison notamment des routes endommagées et de la population déplacée, l’ONU avait annoncé qu’elle pourrait avoir besoin d’un jour supplémentaire pour chaque zone. L’accord prévoit donc que la pause humanitaire, attendue chaque jour entre le petit matin et le début de l’après-midi, puisse être prolongée si nécessaire.

Selon l’ONU, "une couverture d’au moins 90% est nécessaire lors de chaque phase de la campagne pour arrêter l’épidémie".

Avec AFP

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