Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a confirmé samedi qu’une formule hybride de déblocage de la présidentielle lui a été proposée. Évoquée récemment dans les médias, celle-ci porte sur un package-deal qui englobe l’élection d’un président de la République et la nomination d’un chef du gouvernement et qui serait née à la faveur de la réunion de Paris (6 février) sur le Liban.

Dans une interview accordée au site Independantarabia, le chef des FL a révélé avoir " été approché par plusieurs parties locales et étrangères qui ont essayé de me convaincre d’accepter la candidature de Sleiman Frangié (chef des Marada et candidat du Hezbollah) à la tête de l’État en contrepartie de la désignation d’un Premier ministre proche de l’opposition, ce que j’ai refusé ". " Lorsque les émissaires m’ont interrogé sur les raisons de mon refus, je leur ai expliqué que le problème ne se pose pas au niveau de la personne du chef des Marada mais du processus. Une telle formule ne fera qu’aggraver la crise. Si M. Frangié est élu, il va gouverner en s’appuyant sur la force qui lui a permis d’accéder à la présidence, c’est-à-dire le Hezbollah et ses alliés ", a-t-il expliqué, en rappelant que le chef des Marada est " totalement engagé en faveur de la ligne politique du Hezb, ce que confirme une série de faits et de données au fil des années ".

Après avoir insisté sur l’élection d’un chef de l’État " qui sera réellement capable d’œuvrer pour régler la crise dans laquelle le pays est plongé ", M. Geagea a relevé qu’il n’est pas question pour l’opposition d’accepter moins que cela. Il a dans le même temps exclu la possibilité pour le Hezbollah de renoncer à la candidature de M. Frangié. " Et s’il renonce, ce sera en faveur d’un candidat incolore, inodore et sans personnalité, auquel nous nous opposerons également ", a-t-il dit, avant d’affirmer que la formation pro-iranienne veut un président " qui lui soit acquis à 100%, qui suivra son agenda et qui n’aura pas le courage de prendre des décisions ".