Une nouvelle journée de rencontres intensives au plus haut niveau pour Jean-Yves Le Drian, envoyé personnel du président de la République française Emmanuel Macron. Au troisième jour de sa mission au Liban, en vue d’un déblocage de la présidentielle, alors que la vacance à la tête de l’État se poursuit depuis huit mois, l’ancien ministre français des Affaires étrangères a été reçu, en fin d’après-midi, par le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, dont le nom a été glissé pour la première fois dans l’urne, lors de la dernière séance parlementaire pour l’élection d’un président de la République, le 14 juin. D’ailleurs, M. Le Drian a tenu à rencontrer, dans le cadre de sa mission, les personnalités pour lesquelles les députés avaient voté lors de la séance du 14 juin, à savoir Sleiman Frangié, Ziyad Baroud, sachant qu’un contact par zoom devait être établi avec Jihad Azour, actuellement à l’étranger.

Dans ce contexte, le diplomate français s’est longuement entretenu, à la Résidence des Pins, avec Michel Moawad, chef du Mouvement de l’Indépendance et ancien candidat à la présidence. Ce dernier a remis à l’émissaire français "une feuille de route" en vue d’une solution politique pour la crise au Liban. Celle-ci repose sur un appel à "respecter la Constitution et les mécanismes démocratiques, et à tenir des séances parlementaires successives jusqu’à l’élection d’un nouveau chef de l’État", a précisé M. Moawad dans un communiqué.

La réunion, à laquelle a pris part l’ambassadrice de France Anne Grillo, a été par la suite élargie aux autres membres du bloc du Renouveau, Fouad Makhzoumi et Achraf Rifi. Le député Adib Abdel Massih était absent pour des raisons de voyage. Les trois députés ont appelé à "la tenue de séances parlementaires successives jusqu’à l’élection d’un chef de l’État", réitérant leur appui à la candidature de l’ancien ministre, Jihad Azour.

M. Le Drian a également reçu, toujours à la Résidence des Pins, une délégation du parti Kataëb menée par Samy Gemayel, qui lui a présenté, elle aussi, "une feuille de route" susceptible de "restaurer la souveraineté nationale", de "sortir le Liban de la crise" et de "lever la tutelle (iranienne, NDLR) imposée au pays" par le tandem Amal-Hezbollah.

Au nombre des visiteurs de M. Le Drian, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, accompagné de son fils Teymour. "Rencontre amicale et franche avec l’envoyé spécial du président français Emmanuel Macron, l’ancien ministre Jean-Yves le Drian en présence de l’ambassadrice de France Anne Grillo", s’est contenté de commenter M. Walid joumblatt sur son compte Twitter.

M. Le Drian, qui devait rencontrer des représentants du tandem chiite, s’est également entretenu vendredi avec les députés du Changement et ceux de la Modération. Par ailleurs, il a discuté avec les ambassadeurs des cinq pays qui avaient tenu, le 6 février à Paris, une réunion consacrée au Liban, en l’occurrence, les États-Unis, la France, l’Arabie saoudite, l’Egypte et le Qatar.

Selon une source diplomatique citée par l’AFP, M. Le Drian et ses interlocuteurs "se sont accordés sur la nécessité de procéder sans tarder à l’élection d’un président libanais, prélude au lancement des réformes économiques et sociales".

En début de soirée, M. Le Drian a reçu Fayçal Karamé, député de Tripoli, ainsi que le député Ahmad Kheir, représentant le bloc de la Modération nationale.